La visée est la représentation simultanée par l'énonciateur de l'actualisation et de la non-actualisation du procès qui est dit par le verbe lexical. C'est un terme qu'on emploie pour signifier le choix, la sélection d'un terme, d'une alternative, c'est-à-dire deux possibilités en contrastes. La fonction de la visée est de sélectionner une de ces possibilités en excluant l'autre, ou au contraire, en considérant les deux pôles de cette possibilité. On a deux branches : A / non A, soit deux polarités. La visée en sélectionne une, en regarde une parfois à l'exclusion de l'autre, l'énonciateur étant conscient à chaque instant qu'il y a deux possibilités. Cet élément sémantique - la possibilité ou l'alternative - est partout, dès que l'on s'interroge, quand il y a hésitation… C'est donc éminemment présent dans la modalité. En effet, la modalité figure que le procès est possible, mais que sa réalisation n'est pas acquise ; dire qu'il est possible ou nécessaire, ce n'est pas dire que le procès à l'infinitif existera forcément. Ces significations nous orientent vers le procès ; de ce point de vue, il y a peut-être une sélection double : oui ou non, deux polarités. Les linguistes se sont aperçus que la grammaire anglaise marquait cela plus que dans les autres langues. Elle diffère par des modèles très abstraits, et l'anglais est sensible à la dimension de la visée particulièrement. Dans la langue anglaise, il y a des auxiliaires de visée, comme des auxiliaires qui regroupent tous les modaux, les auxiliaires du futur, ainsi que le « do » qu'on utilise dans les interrogatives. Les auxiliaires de visée ont pour particularité d'être nécessairement conjugués, ce sont eux qui portent le temps. D'autre part, la préposition to porte aussi cette idée de visée. Pour être analysée, la visée doit nécessairement être posée comme préexistante à la possibilité d'actualisation.
[...] Les linguistes se sont aperçus que la grammaire anglaise marquait cela plus que dans les autres langues. Elle diffère par des modèles très abstraits, et l'anglais est sensible à la dimension de la visée particulièrement. Dans la langue anglaise, il y a des auxiliaires de visée, comme des auxiliaires qui regroupent tous les modaux, les auxiliaires du futur, ainsi que le do qu'on utilise dans les interrogatives. Les auxiliaires de visée ont pour particularité d'être nécessairement conjugués, ce sont eux qui portent le temps. [...]
[...] L'idée d'effort, de patience ou de ruse pour parvenir au résultat attendu impliqué dans expect impose que le sujet de l'énoncé soit un animé humain, doué de volonté. Le sens sémantique du verbe expect est à distinguer de expect au sens de ‘suppose' qui sera alors suivi d'une complétive introduite par that à valeur de reprise. C'est le cas page 11 par exemple, lorsque Vic dit à Brian I expect [that] you've got work to do même si le that est implicite. [...]
[...] La dimension descriptive est assez saillante, on décrit un monde hypothétique puisque le procès introduit par to, claim twice as much for overnight stays n'est pas actualisé par Brian. Cependant, il y a aussi une dimension pragmatique, car on se situe dans le discours, on le voit à la tentative d'influence de Vic, qui aborde le sujet des dépenses de Brian, juste après lui avoir reproché de vivre trop éloigné de la ville. Un assez fort conflit de visée entre les personnages se met en place : Vic prend parti pour la branche positive , et Brian pour la branche négative , on retrouve l'idée de visée dans le sens même du verbe lexical expect, ‘compter sur quelqu'un pour que'. [...]
[...] Le conflit de visée dans le récit Analysons à présent un exemple de conflit de visée au sein du régime énonciatif du récit. “Beryl may not even exist” (page est une périphrase modale composée de l'auxiliaire may et du verbe lexical exist à la forme négative not exist. May est conjugué à la troisième personne du singulier ; il y a deux verbes donc deux procès, exist domine lexicalement, et may domine syntaxiquement puisque c'est lui qui est conjugué. L'occurrence se trouve dans le régime énonciatif du récit ; le narrateur est l'énonciateur, et le co-énonciateur est le lecteur. [...]
[...] Cependant, dans le verbe lexical say, on comprend aussi l'idée de picturing another activity de faire advenir une idée en pensée ; il y aurait donc un conflit de visée qui porterait sur la relation prédicative [...]
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