Linguistique analyse du discours
Ce travail présente un échantillon d'analyse du discours. Il s'agit de mettre en oeuvre les outils de cette discipline pour évaluer le discours comme production verbale et le co-texte, notamment à travers une perspective linguistique. On y aborde notamment la question du genre, du type de discours, en référence notamment à la notion de registre. Cette approche aborde également des concepts tels que la stratégie énonciative: "on peut souligner la pertinence de la réflexion sur le contexte dans l'approche d'un texte comme celui-ci. Le contexte du discours bien sûr, permet de mettre en valeur sa fonction, et sa portée, et au sein du discours, la contextualisation du niveau d'énonciation judiciaire par le niveau ludique et lucratif, permet de donner sens à la production verbale, grâce aux outils de l'analyse du discours."
[...] Il faut ici distinguer deux niveaux d'énonciation. Dans le premier, le locuteur est la Première Chambre Froide du Tribunal des Grands Fromages de Hollande et dans un niveau méta le locuteur est l'auteur du texte. Aux deux étages d'énonciation, on trouve un je et un tu Selon le premier niveau de discours, la Chambre s'adresse à Dave, et à tous ceux qui sont intéressés dans le procès, au second degré, l'entreprise ou l'organisme de promotion du fromage s'adresse à ceux qui sont appelés à s'intéresser au fromage. [...]
[...] Or, le second niveau d'énonciation, joue pour le premier le rôle de contexte. Ainsi, le discours de type judiciaire change de sens du fait qu'il est intégré dans une démarche ludique ou lucrative. Ce phénomène est flagrant dans le cas du mot condamné Si l'on prend ce mot sans tenir compte du contexte, à savoir du second degré d'énonciation qui vante les mérites de la peine à la quelle est condamné le chanteur, on entend ce mot dans un sens négatif, puisque c'est ce sens qu'il a habituellement en situation judiciaire. [...]
[...] Sans le contexte, ces majuscules pourraient vouloir donner un effet plus sérieux à l'instance qui les porte. Mais le contexte, au contraire, accentue le ridicule infatué de cette dénomination. Les termes emphatiques Première et Grands entrent également dans cette logique là. L'effet rendu par cette superposition des deux niveaux permet de troubler le locuteur d'autant plus que la visée de chacun des deux genres correspondant à chacun des deux niveaux d'énonciation est différente, voire contradictoire. En effet, la visée d'un texte judiciaire officiel ne saurait être performative. [...]
[...] Il est donc impossible d'évaluer cette position sans la changer. De même, il est impossible à l'analyste d'évaluer le genre d'un discours sans le changer, car lui même au moment où il commence sa démarche, entre dans la liste des critères qui modifient le genre. En réalité, cette difficulté n'est que théorique, puisque dans son analyse, le chercheur peut faire abstraction de ce critère situationnel, et, bien que le discours qu'il étudie s'inscrive dans un contexte d'analyse du discours, il peut remettre artificiellement dans son contexte d'origine le texte en question. [...]
[...] Dans un cas, on est dans une optique de devoir, dans un autre de plaisir. La rencontre sur le même terrain de ces deux éléments donne lieu à d'étonnantes contradictions : il devra les consommer comme bon lui semble On remarque donc que, si le dialogue est absent du fait du support et du genre, il ne manque pas pourtant d'une certaine polyphonie entre les deux niveaux d'énonciation, qui dialoguent entre eux. Le niveau judiciaire a plutôt la parole au début du texte (champ lexical, niveau de langue élevé, longue phrase : 11 lignes, style officiel), et de plus en plus l'autre s'impose (phrases plus courtes : 3 lignes, niveau de langue moins élevé : sandwich plateau TV Pour conclure, on peut souligner la pertinence de la réflexion sur le contexte dans l'approche d'un texte comme celui-ci. [...]
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