Savoir, Les Mots et les choses, Foucault, Bernard Palissy, connaissance, paradoxe, certitude scientifique, connaissance scientifique, preuve scientifique
Au premier abord, on croit comprendre que les savants du XVIe siècle possèdent une plus grande somme de savoirs, que le nombre de leurs certitudes est plus grand que ceux des savants du siècle suivant. C'est là où gît le paradoxe à proprement parler.
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Parce qu'il s'est intéressé à diverses disciplines scientifiques et techniques, Bernard Palissy n'a rien d'atypique vis-à-vis des autres savants de son époque : nombreux sont les « touche-à-tout » qui s'essaient à diverses disciplines.
[...] Les savants et leur époque I. Dans Les Mots et les choses, Foucault explique qu'un savant du XVIIe siècle, Jonston, a moins de certitudes dans son savoir qu'un savant du siècle précédent comme Aldrovandi. Comment peut-on expliquer ce paradoxe ? Aussi paradoxale que puisse paraître l'affirmation de Foucault, force est d'admettre qu'il la produit avec raison. Au premier abord, on croit comprendre que les savants du XVIème siècle possèdent une plus grande somme de savoir, que le nombre de leurs certitudes est plus grand que ceux des savants du siècle suivant. [...]
[...] En effet, entre le XVIème siècle et le XVIIème, que se passe-t-il ? L'émergence du doute : Descartes le place au c?ur de la réflexion philosophique, et pose les bases pré-scientifiques de l'expérimentation. Ce qui augmente alors, c'est l'incertitude : la science se fait moins dogmatique, moins traditionnelle, plus expérimentale, et de ce fait plus lucide sur elle-même ; elle commence à perdre l'habitude de se fier aux autorités antiques, ainsi qu'à l'évidence (cf. Galilée qui, contre toutes les données expérimentales et toutes les lois physiques écrites depuis Aristote, pense et prouve que tous les corps tombent à la même vitesse). [...]
[...] Bernard Palissy est-il un savant atypique par rapport à son époque ? Parce qu'il s'est intéressé à diverses disciplines scientifiques et techniques, Bernard Palissy n'a rien d'atypique vis-à-vis des autres savants de son époque : nombreux sont les « touche-à-tout » qui s'essaient à diverses disciplines - citons De Vinci, Vésale, Rabelais. Le trivium et le quadrivium des humanités ne mêlent-ils pas musique, géométrie, rhétorique et jurisprudence ? À la Renaissance, les savoirs sont encore suffisamment élémentaires pour que la spécialisation soit inutile - on parle d'ailleurs de savants (hommes des Savoirs) et non de scientifiques (hommes de la Science). [...]
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