Quand l'eau est une ressource rare, elle devrait être gérée et allouée de façon efficace, c'est à dire de façon à maximiser les bénéfices qu'elle procure à la société (Harou 2009).
[...] Son calcul se base sur l'idée que l'eau ne peut pas coûter plus cher que quand elle provient de la désalinisation, qui peut fournir de l'eau en quantités « illimités ». En effet, si une ressource est plus coûteuse que la désalinisation, mieux vaut alors renoncer à cette ressource, et avoir recours à la désalinisation. Ainsi, la valeur d'un mètre cube d'eau est bornée par la valeur d'un mètre cube d'eau produit par désalinisation. En multipliant cette valeur par la quantité d'eau en jeu, on peut avoir une estimation de la valeur totale maximale des ressources convoitées. [...]
[...] L'un des quatre principes de la déclaration de Dublin, adoptée à la clôture de la conférence, est que « l'eau a une valeur économique dans toutes ses utilisations concurrentes et doit être reconnue comme un bien économique » 1992). Il est donc recommandé que les politiques de l'eau soient analysées avec des techniques d'évaluation économique. La gestion de bassins hydrologiques nécessite de pouvoir mesurer les bénéfices liés aux changements de disponibilité de la ressource : faut-il investir dans la capture, le stockage, l'approvisionnement et le traitement de nouvelles ressources en eau ? Une réallocation de l'eau entre des secteurs concurrents est-elle pertinente ? [...]
[...] (2005) soulignent que l'évaluation de la valeur de ressources contestées peut aider à dissiper les potentiels conflits régionaux ou globaux, et aboutir à une situation de collaboration. La monétarisation clarifierait le conflit, en convertissant un problème de gestion complexe et multiobjectif en un problème plus simple, avec un objectif unique. De plus, l'analyse menée par les auteurs révèle que les sommes mises en jeu sont souvent relativement modestes. Par exemple, la valeur de l'eau en controverse entre les Palestiniens et les Israéliens s'élèverait à beaucoup moins de 100 millions de dollars par an. [...]
[...] Pour pouvoir construire une fonction d'utilité sociale, des hypothèses additionnelles sont utilisées permettant d'agréger les fonctions d'utilité individuelles en les pondérant. Il s'agit d'une approche normative qui repose sur deux choix : d'une part au niveau de chaque agent on suppose un comportement utilitariste, ensuite au niveau de la société on ajoute des hypothèses de comparabilité et d'agrégation des utilités. Une situation est considérée comme étant optimale quand l'utilité sociale est maximisée. L'approche économique va tenter de passer de la notion d'utilité des biens et services, qui représente bien le bien-être des agents, à une valeur plus facilement mesurable et utilisable. [...]
[...] Utiliser des outils économiques ne veut pas dire prôner la mise en place de marchés de l'eau en tant que mécanisme d'allocation de la ressource, par plus que cela ne sous-entend une privatisation de la ressource (Chong et Sunding, 2006). L'objet de l'approche économique est de fournir une aide à la décision, pour des questions d'investissements, d'allocation etc. en prenant en compte la « valeur » de l'eau ; l'enjeu est de concevoir une infrastructure de gestion de l'eau qui servira au mieux la société (Harou et al., 2009). [...]
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