dissertation, poète, Paul, Valéry, romans
Le début d'un roman est essentiel pour l'œuvre en ce sens qu'il poursuit au moins deux buts : présenter l'intrigue et encourager le lecteur à continuer la lecture. Et si justement ces deux finalités se trouvaient être en contradiction, si la première nuisait gravement à l'autre et décourageait le lecteur ; si en donnant trop d'informations, l'auteur finalement provoquait le désintérêt. C'est peut être la raison pour laquelle certains lecteurs vite lassés abandonnent l'ouvrage au bout de quelques pages.
De même le poète Paul Valéry n'aimait pas les romans. Il disait que dès la première page on comprenait tout, d'où son ennui.
[...] Puis en conclusion, nous verrons que le roman ne se réduit pas à une simple intrigue et qu'il procure d'autres plaisirs que la simple lecture de diverses péripéties. En général, l'ouverture d'un roman fournit au lecteur tous les éléments dont il aura besoin pour la bonne compréhension de l'action et le dispose de façon à provoquer l'intérêt romanesque. Les éléments concernent les personnages qui vont participer à l'action ainsi que l'époque et l'endroit où elle se situe. Le lecteur éprouver d'emblée l'atmosphère de l'œuvre et découvre les présages du conflits qui va faire l'intrigue du roman. [...]
[...] Nous avons vu au travers de ces exemples que certaines introductions de roman peuvent en effet, en annonçant trop brusquement la trame du livre ou en décrivant l'atmosphère pesante du futur déroulement de l'action, rebuter le lecteur. Celui-ci à l'impression que tout est joué dès le début et que l'histoire est déjà narrée ou du moins hautement prévisible ce qui ôterait tout suspens et donc tout intérêt. Mais c'est oublier combien l'auteur sait manipuler ces personnages, les faire évoluer au fil des pages, les confronter à des évènements inattendus. Certes Le Père Goriot est une histoire sordide mais c'est aussi la narration d'un amour passionnée et aveugle d'un père pour ses filles ingrates. [...]
[...] D'innombrables variations peuvent être imaginées à partir de ce principe et les romanciers se plaisent tantôt à respecter les codes, tantôt à les subvertir. D'autres inventent des procédures inédites et déstabilisantes comme dans le fameux début de Jacques le fataliste de Diderot. Comment s'étaient- ils rencontrés ? Par hasard comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus proche. Où allaient- ils ? [...]
[...] Il disait que dès les premières pages on comprenait tout. Qu'en pensez-vous ? Le début d'un roman est essentiel pour l'œuvre en ce sens qu'il poursuit au moins deux buts : présenter l'intrigue et encourager le lecteur à continuer la lecture. Et si justement ces deux finalités se trouvaient être en contradiction, si la première nuisait gravement à l'autre et décourageait le lecteur ; si en donnant trop d'informations, l'auteur finalement provoquait le désintérêt. C'est peut être la raison pour laquelle certains lecteurs vite lassés abandonnent l'ouvrage au bout de quelques pages. [...]
[...] Bouvard et Pécuchet conte, il est vrai, l'amitié de deux personnages un peu stupides mais qui, confrontés à une société plus stupide encore, vont prendre conscience de l'immensité de la bêtise humaine et à la fin presque se révolter. La phrase de Paul Valéry, en effet, laisse penser que le roman se réduit à une simple intrigue, à la narration de péripéties et que l'auteur en les annonçant dès l'introduction détruit de la sorte tout le charme du livre. Mais un roman présente d'autres agréments que le simple déroulement d'évènements par exemple : le style de l'auteur, descriptions historiques, C'est pour ces diverses facettes que le roman apporte au lecteur des joies et des connaissances que semble méconnaître Paul Valéry. [...]
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