Michel Onfray, Nicolas Sarkozy, Philosophie Magazine, inné, homosexualité, héritage génétique, séquencement du génome, libre détermination, lois de la sociologie
Déterminer avec précision la part de l'inné présente en chacun de nous supposerait d'adopter une démarche à la fois scientifique (mobilisant notamment l'analyse des gènes des individus), sociologique (afin d'étudier l'impact des déterminismes sociaux) et philosophique. Autrement dit, aucune discipline ne peut revendiquer, en l'état actuel des choses, la possibilité de donner une lecture pertinente de la part d'inné et d'acquis.
[...] Paradoxalement, la sociologie est sans doute la discipline qui y parvient avec le plus de succès, mais pas à l'échelle de l'individu toutefois : es grandes lois de la sociologie s'appliquent à des groupes sociaux. Ainsi, il est possible de dire que les étudiants issus de la classe ouvrière ont moins de chances que les enfants de cadres d'accéder aux études supérieures. Mais il s'agit bien entendu là d'un déterminisme social, et la mise en évidence de ce dernier ne dit rien des choix individuels opérés par les étudiants. [...]
[...] Longtemps, l'humanité a tenté de découvrir le caractères et les intentions, avec les dérives que l'on sait. Les régimes totalitaires notamment se sont efforcés de percer le secret des intentions des individus, précisément pour les prédire et mieux les contrôler. Car la possibilité de déterminer l'inné chez un être humain reviendrait à pouvoir prédire ses intentions et les manifestations de sa volontés. Autrement dit, il est non seulement impossible de déterminer la part d'inné chez un individu, mais il semble même qu'une telle possibilité ne soit pas souhaitable. [...]
[...] Philosophie Magazine, Entretien entre Michel Onfray et Nicolas Sarkozy, extrait (27/03/2007) - L'inné Peut-on déterminer avec précision la part de l'inné en chacun de nous ? Déterminer avec précision la part de l'inné présente en chacun de nous supposerait d'adopter une démarche à la fois scientifique (mobilisant notamment l'analyse des gènes des individus), sociologique (afin d'étudier l'impact des déterminismes sociaux) et philosophique. Autrement dit, aucune discipline ne peut revendique, en l'état actuel des choses, la possibilité de donner une lecture pertinente de la part d'inné et d'acquis. [...]
[...] De la même manière que nos façons de vivre nous façonnent et affectent notre corps, de la même manière nos milieux sociaux, familiaux et professionnels, l'accès aux études et à la culture et à une certaine aisance matérielle ont une influence sur nos chances de commettre ou non des délits ou des crimes. Ainsi, selon nos milieux sociaux, nous ne seront pas enclins à commettre les mêmes fautes : les classes moyennes stationnent sans payer, volent quelques produits dans le supermarché local, tandis que les grandes fortunes s'adonnent à d'autres activités, comme le blanchiment d'argent au moyen de systèmes sophistiqués de transferts de fond en direction des paradis fiscaux. Autrement dit, chacun commet les délits qu'il a les moyens de s'offrir. [...]
[...] Il ne s'agit donc pas de trouver des excuses, mais bien des explications. La tendance de NS à confondre les deux (alors même qu'il entend diminuer cette criminalité) est une confusion dangereuse qui laisse entendre que les criminels le sont par choix. A l'inverse, Michel Onfray défend une conception a priori plus réaliste qui affirme que ce sont les circonstances qui fabriquent l'homme . Pourquoi les catégories sociales aisées vivent-elles plus longtemps et en meilleure santé que les ouvriers et les chômeurs ? [...]
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