Une machine peut se définir de manière générale comme un ensemble de pièces articulées de façon à produire un effet déterminé. On peut distinguer, en mécanique, les machines simples formées d'un seul corps lié à une pièce fixe (comme un levier, un treuil…) et les machines composées, qui en combinent plusieurs simples.
Cette création de l'homme qui semble pourtant peu complexe et bien maîtrisée peut tantôt être le sujet d'adoration (comme dans le machinisme) ou de rejet, suscitant la peur des hommes (avec le luddisme par exemple). L'homme donc crée des machines, mais cela semble être une nécessité pour lui. On imagine mal une société de nos jours qui puisse se passer entièrement des machines.
[...] C'est l'application aux règles qui permettent à l'homme de les améliorer. Donc après avoir travaillé la nature à l'aide de machines l'homme va travailler les machines avec les machines : elles sont un moyen qui a besoin de moyens. Les machines vont alors entrer dans un système d'interdépendance entre elles. C'est-à-dire qu'une telle machine en nécessitera une autre auxiliaire, qui elle-même dépendra d'une autre, et les machines deviennent alors peu à peu émancipées des hommes. Cela serait un cas d'asservissement total de l'homme face à sa création, et l'on aboutit au concept de machinisme. [...]
[...] La création de valeur est supérieure au paiement du travail, et les progrès des machines permettent d'augmenter les rendements et donc les bénéfices de l'entreprise, alors que les salaires restent inchangés. Le produit de la force de travail de l'ouvrier ne lui appartient pas. D'autre part, l'homme est aliéné lorsqu'il accomplit une tâche uniforme et répétitive. On a d'ailleurs un exemple de cette aliénation tourné à l'extrême dans le film de Chaplin les temps modernes, où l'on se rend compte (bien que cela soit caricatural) que la monovalente de la tâche supprime tout intérêt et même atrophie les possibilités humaines. [...]
[...] La machine fixe donc le rythme de travail de l'ouvrier, qui est contraint de le suivre sous peine de punitions prenant la forme de retenues de salaire. L'environnement de travail est malsain et les ouvriers ont donc cherché à lutter contre la machine, d'abord en s'attaquant à elle-même, puis ensuite contre le mode social d'exploitation qu'elle provoque, et qui s'ajoute aux inconvénients temporaires qu'elle entraîne : la baisse de l'emploi. La machine peut ainsi se présenter comme concurrente directe de l'ouvrier. [...]
[...] Les machines sont productrices d'énergie, que ce soit à une échelle internationale où l'on constate qu'elles constituent un moteur historique lors des révolutions industrielles, ou bien à une échelle plus réduite, au sein même d'une usine. C'est-à-dire que les machines n'empruntent plus leur énergie à un opérateur, mais continuent à être commandées par un opérateur. Elles deviennent semi-autonomes : autonomes en ce qui concerne l'énergie, et hétéronomes pour l'information de la tâche qu'elles doivent remplir. Par exemple, Adam Smith a analysé les bienfaits de la division technique dans une usine, dans laquelle l'homme et la machine collaborent pour une production accrue. Il montre que l'utilisation de machines permet une démultiplication de la puissance du travail. [...]
[...] Il y a donc une réelle opposition entre l'homme et la machine, chacun étant aux commandes de l'autre, l'homme étant à tout moment susceptible de perdre le contrôle de ses machines et de se laisser dominer. Mais par nature, l'homme est plastique, perfectible : c'est-à-dire libre dans le sens où à tout moment l'homme a la capacité de transformer ses conditions d'existence. Cela suppose qu'il puisse penser, qu'il puisse libérer sa réflexion. Il y a un travail qui est libération, épanouissement : faire de sa vie une œuvre, refuser la marchandise de l'existence, refuser l‘aliénation. [...]
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