On entend par vie notre existence en tant qu'hommes, son déroulement, ses évènements qui la parsèment de la naissance à la mort. Il est toujours difficile de déterminer ce qu'est une vie réussie. Réussir sa vie, c'est en somme gagner la partie. D'ailleurs on établit des règles de vie pour y parvenir, comme des règles du jeu. Pourtant, il y a loin avant d'affirmer que le vital, l'existentiel, le fatal, tous ces qualificatifs de la vie relèvent d'un jeu, à tel point ils sont graves. René Caillois dans Les jeux et les hommes définit le jeu par quatre grandes catégories auxquelles le jeu fait appel. Il y a d'abord l'illusion, l'identification, soit le jeu de rôle, puis le défi, le plaisir d'avoir à se surpasser soi-même ou des adversaires, ensuite le hasard, l'enjeu et son suspens et enfin le vertige, l'excitation. Joue-t-on un rôle, le « rôle de notre vie », vivre, est-ce monter sur une montagne russe, ou vivre une guerre perpétuelle, peut-on probabiliser la vie, avec sa part d'aléatoire, est-elle faite de « lancers de dés » ? (...)
[...] On doit se rendre maîtres de nos vies, de notre propre jeu qu'est la vie. Ainsi, la vie est un jeu, dont le but et les règles devront petit à petit être de notre ressort. Si c'est un jeu qui n'est peut être jamais fini, sans case d'arrivée on doit pouvoir s'en donner les règles, étendre donc nos moyens d'influence, d'action sur nos vies pour en être maître. C'est la seule façon d'être sincère envers soi-même, de mener une vie authentique et de choisir le but du jeu, du moins de pouvoir être en quête de sens. [...]
[...] Enfin, à moins de croire au déterminisme, la vie est faite de chance, de hasard, d'attentes, d'un certain suspens et d'une excitation, d'un vertige dans la prise de risque, qui est aussi le propre de l'exercice de notre liberté. L'angoisse par exemple est ce sentiment de vertigineux devant la nécessité d'une prise de décision, de faire un choix alors que toutes les possibilités nous sont ouvertes. Il n'y a pas de vie sans angoisse. De sorte que notre vie peut être un jeu, et que même pour ceux qui voudraient s'en retirer, quitter le theatrum mundi, prenons Diogène le Cynique, lui-même va jouer un rôle, celui du chien. Il devient un personnage du monde, le Cynique. [...]
[...] La vie est-elle un jeu ? On entend par vie notre existence en tant qu'hommes, son déroulement, ses évènements qui la parsèment de la naissance à la mort. Il est toujours difficile de déterminer ce qu'est une vie réussie. Réussir sa vie, c'est en somme gagner la partie. D'ailleurs on établit des règles de vie pour y parvenir, comme des règles du jeu. Pourtant, il y a loin avant d'affirmer que le vital, l'existentiel, le fatal, tous ces qualificatifs de la vie relèvent d'un jeu, à tel point ils sont graves. [...]
[...] Notre vie est un jeu. Elle n'est cependant pas de la fiction, même si elle possède beaucoup de similarité avec le jeu. D'où la possibilité de se perdre dans des jeux de simulation, comme Secondlife, même si Michela Marzano soulignait que cela supposait de nouvelles règles du jeu, abolir la loi du corps. Il y a un réel risque de mélanger le jeu de la fiction et celui de la réalité, comme dans le film Videodrome, et sa fin tragique. [...]
[...] Suis-je une femme, un homme, quelle est ma fonction, mon rôle, soit mon métier ? Etc. Chacun, en sorte, en tant qu'être social est décrit par des rôles, des statuts qui impliquent des conduites sociales particulières. R. Girard par exemple avait aussi souligné le mimétisme nécessaire qu'on retrouve dans nos désirs, au cœur de notre vie. Nous sommes des imitateurs, des acteurs. C'était aussi le sentiment des Stoïciens, qui se décrivaient comme des acteurs qui se devaient d'entrer dans le theatrum mundi pour atteindre la paix de l'âme. [...]
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