Le récent débat sur l'identité nationale montre que cette question est toujours centrale dans les démocraties occidentales, et en particulier en France, où l'on semble particulièrement sensible à ce sujet. L'identité et l'histoire semble être étroitement liée, comme si l'identité n'était qu'historique. Mais le problème de l'identité n'est-il pas plus riche que ce que dévoile ce débat national ?
L'identité est multiple, cette notion est polysémique. Elle est complexe, et doit s'entendre de plusieurs manières différentes. On peut comprendre ce terme comme ce qui s'assimile à l'identification, au fait d'attribuer une identité à une chose. Il s'agit alors d'inscrire une chose dans un ensemble plus grand, dans une espèce. Et, en faisant cela, il est presque inévitable de n'avoir qu'une vue d'ensemble, une vue rapide et incomplète de la chose que l'on identifie. Mais il faut aussi aborder la question de l'identité dans son rapport avec le temps (...)
[...] On peut donc parler ici d'identité d'appartenance à une catégorie, ou d'inclusion. Il ne s'agit pas d'une identité propre. La perception ne prend pas en compte l'identité singulière et unique d'une chose, elle n'accorde de l'importance qu'à ce qui permet d'attribuer une identité spécifique, d'identifier l'espèce d'une chose. Par exemple, si l'on reconnaît un animal comme un chat, c'est bien parce que l'on perçoit un certain nombre de caractéristiques propres à tous les chats, et il est même difficile de nommer ces caractéristiques. [...]
[...] Et l'identité de l'homme est également spécifique car elle se décline en plusieurs catégories et à plusieurs échelles, que ce soit l'identité vécue, le moi, jusqu'à l'identité partagée, l'identité de l'humanité toute entière. Alors, qu'est-ce qu'est réellement l'identité, et peut-on dire qu'elle est réellement une seule chose ? N'est-elle pas intrinsèquement multiple ? L'identité est-elle à la fois permanence dans le temps et changement continu ? Et l'identité personnelle est-elle compatible avec d'autres formes d'identité spécifiquement humaines ? Nous verrons dans un premier temps que l'identification, l'inclusion d'une chose dans une catégorie permet d'éclairer la question de l'identité. [...]
[...] Après avoir étudié la question de l'identité-permanence, on peut répondre de plusieurs façons à ce problème. On peut dire que ce bateau est le même car le changement est progressif, et que, comme on l'a vu, ces changements ne sont que des accidents qui n'affectent pas la substance, le sujet. Et l'esprit, qui a suivi ces changements effectués de façon graduée, considère que le bateau est le même bien que toutes les pièces aient été changées. Par ailleurs, on peut aussi penser que l'on répond surtout à la question en affirmant que l'identité est corrélée à un être humain qui juge et qui le fait depuis un certain point de vue. [...]
[...] Comment alors analyser l'identité humaine ? Le problème de l'identité de l'homme est singulier dans le sens où l'homme n'est pas une chose comme les autres, puisqu'il a conscience de lui-même et que le rapport qu'il entretient avec lui-même est forcément particulier. Et la question de son identité se pose de plusieurs façons. Tout d'abord, il faut se demander ce qui fait la singularité d'un individu par rapport à l' espèce humaine, quelle est son identité propre, son moi. La question du moi est en effet centrale dans le problème de l'identité personnelle. [...]
[...] En effet, c'est elle qui forme les individus, qui les façonne. La communauté à laquelle on appartient a une histoire, et donne du sens à l'identité de l'individu, qui ne serait en fait pas vraiment un existant si il était à l'extérieur d'une communauté. Et l'identité d'une communauté est en fait la seule qui serait vraiment permanente et atemporelle. Par exemple, le peuple français semble-t-il, une identité, et une seule. Et celle si, en dépit des êtres humains qui se succèdent en son sein, demeure. [...]
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