HLP Humanités Littérature Philosophie, Hors de moi, Claire Marin, corps, santé, maladie, connaissance de soi, pudeur
Comment notre propre corps ne pourrait-il pas nous appartenir ? Si c'est le nôtre, par définition, il est censé nous appartenir. Alors, comment peut-il nous échapper ? Cette phrase semble impossible, paradoxale. À première vue, seule la mort pourrait nous dissocier à tel point que nous ne puissions plus avoir de pouvoir, de droits, de contrôle sur lui. Mais si l'auteur nous écrit ces mots, c'est qu'elle n'est pas morte, mais bien vivante, alors son corps est le sien, mais paradoxalement, elle ne le contrôle plus. On pourrait penser qu'elle est expulsée de son corps et qu'elle en parle en le regardant s'emparer de sa propre vie.
[...] Encore une fois, Claire Marin se divise de son corps en disant "le visage de ma mort est le mien". Elle se voit, c'est son visage, mais paradoxalement, ce n'est pas entièrement elle. Ce visage est celui de son corps, de ces cellules défectueuses. "Mon corps me la communique", le corps parle à l'esprit, lui rappelle la douleur inlassablement. III. Question 3 Analyse d'un point particulier que vous aurez relevé dans la question précédente : la fin de toute pudeur. [...]
[...] La maladie serait le supérieur et les deux autres les sous-fifres, ils ne sont plus destinés à diriger sans elle. La maladie revient toujours pour gouverner et imposer tous ces caprices, ces douleurs, ces examens : "lorsque la vie douce et simple semble s'installer, la maladie rappelle sa priorité" ; "comme une potentialité négligemment oubliée, qui se vexe et se réveille en colère". Elle prive les deux entités d'une quelconque intimité ou pudeur. Le corps, l'enveloppe de chair, la carapace, est "manipulé, fouillé, opéré" par chaque médecin rencontré. [...]
[...] Pour un corps malade, la pudeur est mise de côté. Il est exhibé, manipulé par les médecins. La gêne peut être présente, mais le patient n'a pas le choix. Son intimité est transgressée et sa vie privée aussi, car les médecins posent toujours des questions malaisantes sur notre quotidien afin de définir d'où pourrait provenir un quelconque nouveau problème. Quelqu'un de pudeur en bonne santé à plus d'opportunité de devenir qui il veut et qui il est destiné à devenir. En revanche, quelqu'un de malade devra toujours remettre en cause ses habitudes en fonction d'un traitement, de douleur ou même d'incapacités. Il ne peut donc pas devenir librement qui il veut quand il veut. La maladie freine la recherche de soi. [...]
[...] Hors de moi - Claire Marin (2008) - La recherche de soi I. Question 1 « Mon corps n'est pas un sanctuaire, il ne m'appartient pas, je n'ai ni pouvoir, ni droit sur lui » - En quoi ce propos pourrait-il nous étonner ou même nous choquer ? = cherchez ce qu'il y a de paradoxal dans ce rapport au corps qui va à l'encontre de notre représentation ordinaire du corps qui est le nôtre) - Explicitez le propos dans le contexte de la maladie : en quoi celle-ci produit-elle cette dépossession d'une partie essentielle de nous-mêmes ? [...]
[...] Claire Marin est malade. Sa maladie la ronge de l'intérieur sans qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit. Aucun remède ne la sauvera, elle le sait. Ses propres cellules, son propre corps, s'autodétruisent. D'une certaine façon, c'est comme si son corps la trahissait et agissait à son bon vouloir sans même la concerter. Il agit et elle ne peut que le suivre sans avoir le moyen de fuir cette destinée qu'elle n'a pas choisi. Son corps l'enferme dans la douleur qui devient malgré tout une routine. [...]
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