conscience, signes corporels, exprimer, origine des langues, maîtres de nos pensées
Il semble logique que j'ai conscience de ce que j'exprime dès lors que c'est moi qui m'exprime. Pourtant, nous ne contrôlons pas tout ce que nous exprimons. Au travers notamment de signes corporels nous trahissons l'existence d'une part d'inconscience dans notre esprit.
Mais peut-on réellement exprimer quelque chose dont nous n'avons pas conscience ? Comment comprendre alors le sens de ce que l'on exprime ? On peut dès lors s'interroger : qu'exprime-t-on sans en avoir conscience ?
[...] N'exprime-t-on que ce dont on a conscience ? Il semble logique que j'aie conscience de ce que j'exprime dès lors que c'est moi qui m'exprime. Pourtant, nous ne contrôlons pas tout ce que nous exprimons. Au travers notamment de signes corporels nous trahissons l'existence d'une part d'inconscience dans notre esprit. Mais peut-on réellement exprimer quelque chose dont nous n'avons pas conscience ? Comment comprendre alors le sens de ce que l'on exprime ? On peut dès lors s'interroger : qu'exprime-t-on sans en avoir conscience ? [...]
[...] Autrement dit, quelle est l'origine du langage ? On peut ainsi s'interroger sur l'origine des langues. Deux thèses s'opposent sur les motivations des hommes : soit ce sont les besoins qui les ont fait parler, soit ce sont les passions. Rousseau considère que la deuxième thèse est juste, car c'est elle qui semble la plus logique. En effet, d'une part les besoins éloignent les hommes plus qu'ils ne les rapprochent ; si on prend pour exemple le besoin de nourriture on s'aperçoit facilement que les hommes seront obligés de s'éloigner pour le satisfaire : s'ils restent groupés en un même endroit, la nourriture manquera. [...]
[...] Le rêve nous divulgue nos pensées inconscientes. Une deuxième manière de découvrir nos pensées inconscientes réside dans l'interprétation des symptômes corporels dont nous avons conscience sans pour autant en comprendre le sens, exactement comme dans le cas du rêve. Par exemple, le fait d'avoir le cœur qui bat ou les mains qui tremblent lorsque l'on est en présence d'une personne peut nous paraître étrange si nous ne nourrissons pas à l'égard de cette personne des sentiments conscients, ou si cette personne ne nous impressionne pas particulièrement. [...]
[...] La langue, partie sociale du langage, permet aux hommes de communiquer entre eux. La parole est au contraire un acte individuel, celui de l'homme conscient de sa singularité. Tout un peuple parlant la même langue comptera toujours autant de paroles que d'hommes. Acte unique et individuel, la parole est dès lors nécessairement rationnelle : nous savons ce que nous disons Dès lors que notre parole est le signe de notre singularité, il est évident que personne ne parle à notre place. [...]
[...] Ainsi, je choisis de ne pas exprimer une chose dont je suis pourtant bel et bien consciente. On retrouve cette importante du contrôle de la pensée en politique. Le sophiste grec est conscient de tout ce qu'il choisit de ne pas exprimer, il sait pertinemment qu'il masque une partie de la vérité pour faire triompher ses convictions ou celles de l'homme qui la payé pour le faire. On retrouve ici le diseur de vérité d'Hannah Arendt dans La crise de la culture, incapable de devenir un homme d'action et obligé, s'il veut jouer un rôle en politique, d'apprendre à cacher une partie de ce dont il a conscience. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture