Ce document traite de l'éthique du psychanalyste et de l'éthique dans nos institutions médico-sociales.
Le document propose une définition de l'éthique sous l'angle philosophique , explore l'éthique du psychanalyste et celles des institutions médicales.
[...] Pour rentrer en communication avec la langue de l'autre, l'éthique de la psychanalyse implique alors d'accueillir la psychose et ses délires, non comme des anomalies, mais comme des différences acceptables. Bien que son langage donne un sentiment d'étrangeté, il faut faire « comme si » il était possible de reconstituer le carte intérieure du territoire de la singularité et de l'intimité. À propos de la schizophrénie, Deleuze et Guattari disent : « L'inconscient ne délire pas sur papa-maman, il délire sur les races, les tribus, les continents, l'histoire et la géographie, toujours un champ social ». [...]
[...] Ethique , psychanalyse et institution. Qu'est-ce que l'éthique ? Mais qu'est-ce que le concept d'éthique ? L'éthique est un terme venant du grec éthos. Il renvoie aux mœurs, aux caractères psychologiques et aux coutumes. Cette notion entretient un lien étroit avec la morale, les valeurs et l'idéal de la vie bonne. La science de l'éthique est une branche de la philosophie. Faire de l'éthique ou réfléchir sur l'éthique, c'est faire de la philosophie. C'est produire des discours sur le vrai, le juste et la vie bonne. [...]
[...] Traiter les psychoses pour un psychanalyste, c'est en quelque sorte retracé par soi-même, la chaine des signifiants qui composent le théâtre mental des malades. Cela relève de son unique responsabilité. Contrairement aux conventions morales, l'éthique introduit donc la raison, les faits et la démonstration. Elle essaie de donner du sens. Elle réfléchit et juge les faits psychiques via une argumentation serrée visant la vie bonne et osons le mot, l'étude rationnelle du bonheur (ou du moindre mal) par des choix fondés sur l'observation des organisations sanitaires, de la famille du malade, du ressenti de la personne quand le discernement est encore présent. [...]
[...] En effet, entre les professionnels et les malades, il y a avant tout des patients (avec des histoires, des types de conflits, des processus de pensée, des mécanismes de défense particuliers) et des analystes dont la responsabilité se construit sur la base d'un regard auto réflexif sur les approches méthodologiques qu'ils utilisent. La réflexivité de l'analyste (son regard, ses approches, etc.) produit des effets agissants sur la qualité de la relation qu'il entretient avec le patient. Il n'est pas possible de standardiser les accompagnements. Un patient n'est pas interchangeable, il est au contraire « irremplaçable » (Cynthia Fleury). [...]
[...] Nous cultivons tous des déviances, des écarts et des spécificités (machine désirante sadienne, etc.) par rapport au pouvoir normatif des institutions. Nous avons tous un grain de folie. Par moment, il nous arrive à tous de rejeter le réel (artistes, etc.). Mais nous restons irremplaçables, uniques, singuliers. Nous avons chacun nos délires et notre propre « lalangue ». Jacques Lacan dit : « Le langage est fait de lalangue, c'est une élucubration de savoir sur la langue ». Selon lui, l'inconscient se manifeste par la langue. [...]
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