Comparaison de ces trois philosophes :
L'Etat est un ami et un ennemi de l'homme - John LOCKE (1632 – 1704) :
L'Etat est un simple instrument qui ne possède aucun caractère sacré. C'est un instrument au moyen duquel les individus organisent la préservation de leur propriétés (vie, libertés, biens). Ces propriétés sont plus importantes pour les hommes que la potentielle dangerosité des autres hommes. Cette recherche légitime induit donc l'existence donc un droit à la résistance contre l'Etat si ce dernier met ces propriétés en péri. Des associations d'humains sont donc possibles, parfois même souhaitables, en dehors de l'Etat.
L'Etat est l'ami de l'homme - SPINOZA (1632 – 1677) :
La liberté individuelle doit être l'objectif de l'Etat. Autrement dit, la souveraineté n'est pas menacée par la liberté d'opinion. L'Etat doit être puissant pour la sécurité et souple pour l'opinion. Cette position est proche de celle de Hobbes mais ici les passions agressives de l'homme sont limitées par la raison. Ce qui revient à dire que la liberté de pensée est plus importante que la paix civile. La liberté de pensée peut donc être pratiquée à condition qu'elle ne remette pas en cause les décrets et n'incite pas les particuliers à agir de leur propre chef. Cette liberté est nécessaire car si d'un part elle est réprimée, la situation devient insupportable et si d'autre part elle est utile car elle augmente la qualité des contributions des citoyens.
L'Etat est mortel - Nietzsche (1844 – 1900)
Il considère que l'humanité est en décadence depuis l'époque grecque. L'esprit aristocratique et anti-égalitaire permettait l'élévation du type humain. Mais il a subi les assauts de la raison sur les instincts vitaux et créateurs (depuis Socrate et surtout Platon). Par ailleurs le christianisme signe la victoire de la morale des esclaves sur celle des maîtres. L'Etat moderne illustre l'expression achevée de l'égalitarisme chrétien, c'est-à-dire le règne des plus médiocres. Cet Etat est moteur de l'uniformisation du peuple et de la dépersonnalisation de l'homme.
Heureusement (si l'on peut dire), Nietzsche déclare que Dieu est mort, ainsi que toutes les valeurs éternelles donc l'état va mourir à son tour. Que va-t-il se passer ensuite ? Pour la plupart des gens cela conduira à l'épanouissement de la particularité insignifiante. Pour d'autre, l'absence d'Etat offrira une possibilité accrue de devenir maître de son destin : le Surhomme.
[...] Comparaison entre Locke, Spinoza et Nietzsche sur le thème de l'Etat Pourquoi l'Etat ? Pour John Locke, l'Etat est institué dans le but de garantir le droit de propriété. Il s'agit du plus inaliénable des droits et c'est pour cela qu'il faut une instance pour le protéger. Pour Baruch Spinoza, l'Etat est institué dans le but de garantir la liberté individuelle. Il s'agit du plus inaliénable des droits, et c'est pour cela qu'il faut une instance pour le protéger. Pour Friedrich Nietzsche, l'Etat est institué en conséquence de l'esprit égalitaire accompagnant l'essor de la pensée chrétienne. [...]
[...] Pour Baruch Spinoza, l'Etat sert à garantir la liberté individuelle, mais doit aussi posséder une forme de caractère sacré pour rester institué et garantir la sécurité. Qu'est-ce qui peut renverser l'Etat ? Pour John Locke, il existe un droit de résistance contre l'Etat si jamais il n'est plus capable de garantir le droit de propriété. Pour Baruch Spinoza, la sédition est possible contre l'Etat quand celui-ci ne garantit plus la liberté des citoyens. Pour Friedrich Nietzsche, l'Etat est destiné à disparaître dans l'histoire. L'Etat moderne est faible et destiné à mourir comme Dieu et les valeurs éternelles, afin que l'homme puisse s'épanouir pleinement. [...]
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