Pour tous, juger signifie « soumettre au jugement de la raison, de la conscience, pour se faire une opinion » (Le petit Robert). Même si cette définition paraît obscure et même circulaire, on sait que juger, cela revient à chercher et à choisir entre croire ou ne pas croire, affirmer ou nier, aimer ou détester… Mais juger, c'est aussi rendre possible ou du moins tenter l'énoncé de la vérité. Ces deux idées sur la notion de « juger » montre bien que ce mot n'est pas si simple à définir qu'il n'y paraît : comment un exercice de la raison sur la réalité des choses peut-il permettre d'atteindre la vérité ? Cela revient à hésiter, à douter pour atteindre le certain, pour affirmer quelque chose, ce qui semble plutôt paradoxal. Donc qu'est-ce que juger ? Que signifie réellement cette notion que nous utilisons tous régulièrement dans notre vie quotidienne, en justice mais aussi pour exprimer nos goûts, nos impressions sur les choses et les gens ? Pour comprendre le sens de cette notion, il faudra sûrement s'interroger sur des termes qu'elle inclut tels que la vérité, la subjectivité, la raison….
[...] De plus, cela explique le paradoxe entre la faculté commune de juger et l'individualité du jugement : si tous les hommes n'arrivent pas aux mêmes conclusions en jugeant c'est juste qu'ils n'ont pas tous la même connaissance des choses, mais normalement la faculté de juger devrait aboutir à des conclusions, à des jugements semblables, si tous les hommes avaient une même connaissance du monde qui les entoure. Cela amène néanmoins à se demander si tout jugement doit et peut conduire à une vérité. N'y a-t-il pas des jugements indifférents à la réalité, à la vérité ? Les jugements de goûts et de valeurs dont nous avons déjà parlé peuvent-ils, en effet, être vrais ou faux ? [...]
[...] Ensuite, il faut aussi se rappeler que même s'il existe différents types de jugements : jugements de goûts et de valeurs, qui sont subjectifs, et jugement analytique et synthétique qui sont très objectifs et universels, tous résultent de la réflexion logique, avec intervention de nos connaissances, sur croire ou ne pas croire, aimer ou détester, affirmer ou nier, donc sur deux positions opposés, et tous visent à la recherche de la vérité, ou du moins à la recherche d'un jugement personnel qui s'approcherait de la vérité. Donc cette définition de la notion de juger s'adapte finalement à tous les types de jugements. Toutefois, si juger, c'est se questionner, puis douter et raisonner, pour, enfin, trouver une réponse, un jugement personnel qui s'approche de la vérité peut-être pourrions-nous nous interroger sur la notion de vérité. En jugeant l'homme tente d'énoncer la vérité mais qu'est-ce que la vérité ? Dissertation - Philosophie présente : Qu'est-ce que faire justice ? [...]
[...] Lorsque l'on juge une œuvre d'art, on cherche à caractériser sa réalité. Même si c'est tel qu'on l'a ressenti, le jugement de goûts cherche donc à parvenir à la vérité. Seule la subjectivité de notre raison entraîne une variation des jugements, mais encore une fois les critères de connaissance et de logique semblent indispensables. Si quelqu'un ne donne pas un jugement objectif sur une œuvre d'art, c'est souvent par manque de connaissance du sujet, manque de réflexion logique et simples préjugés. [...]
[...] On ne prend plus le temps de juger, de réfléchir sur une chose car on a un jugement tout fait sur cette chose, cela aboutit à des idées préconçues qui nous empêchent de bien voir les nouvelles choses, d'y réfléchir réellement. Il ne faut donc pas confondre jugement et préjugés. Juger est donc finalement une réelle réflexion logique liée à la raison, même si elle paraît parfois être une habitude ou un ressentiment. En jugeant, on évite donc aussi les pièges du préjugé, du réflexe systématique. De plus, en écartant les préjugés, on écarte en même temps l'idée que tous les hommes puissent penser la même chose, qu'ils puissent tous juger de la même façon dès la naissance. [...]
[...] La faculté de juger est un caractère commun de tous les hommes. Cependant, chacun s'en sert à sa manière en fonction de son expérience, de ses habitudes En jugeant, tous les hommes n'arrivent pas à la même conclusion. Il y a donc divergence de point de vue, subjectivité de jugement et multiplicité de jugement. Le caractère commun conduit donc à une multiplicité de jugement. Comment ce paradoxe peut-il définir la notion de juger ? En fait, la différence de jugement entre tous les hommes ne semble pas uniquement due à l'expérience, mais aussi à la connaissance : si chacun n'a pas le même avis sur les choses, ce n'est pas seulement par subjectivité mais aussi par des degrés différents de connaissance entre les hommes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture