être troublé, confusion, élévation de l'âme, rester soi-même, éveil de l'intellect
Le sujet nous invite à définir et à savoir exactement ce que signifie « être troublé ». De façon commune, on peut l'entendre comme un état de confusion, l'instant précédent l'état de doute, provoquant un état d'agitation et de désordre en l'homme. C'est ce à quoi nous fait penser de l'eau trouble par exemple, s'apparentant à quelque chose de flou, peu clair, de confus ...
Alors quand l'homme est troublé, sa raison semble ébranlée. Cela semble le contraindre à la passivité et l'inaction face à la situation. Etre troublé est-ce alors rester soi-même ?
C'est ce que ressent l'homme face à une situation ou des événements, posant donc le rapport du sujet à lui-même.
[...] Se pose alors la notion de doute. Descartes dans Le discours de la méthode montre que le doute est la remise en cause de vérités qu'il pensait universelle. Le défaut de connaissance, le plongeant dans un état de trouble peut le condamner à l'inaction. Cette invraisemblance qu'il ne saura expliquer par ses propres moyens, va le plonger dans une confusion. Être troublé par quelqu'un Cet état de confusion peut se manifester en voyant donc quelque chose, mais aussi quelqu'un. En effet l'admiration, l'amour, peuvent susciter en l'homme des sentiments violents, le plongeant dans un désordre émotionnel état de trouble excessif. [...]
[...] On rejette ici l'idée qui avançait que le trouble pouvait être causé par un autre que soi. D'ailleurs Epictète dans Ce qui dépend de nous montre que l'homme libre sera celui qui méprisera tout ce qui ne dépend pas de lui. Il doit donc séparer ce qui est accessible à ces jugements, et de l'autre, les événements et l'ordre du monde qui nous sont imposés et dont on ne peut rien. On voit donc que même dans cet état, il n'est pas question pour l'homme de ne pas agir, bien au contraire. [...]
[...] Toute réflexion philosophique incite même l'homme à vivre le plus sereinement possible, l'âme pas ou peu troublée. En effet, cet état de confusion peut être associé à un sentiment d'angoisse, des fondements que l'on croyait vrai se retrouvant ébranlés. Mais l'homme peut aussi passer au delà de cela, et par un souci d'intelligence, comprendre son état de trouble comme une étape à l'accession d'un état de spiritualité supérieur. D'une part l'ébranlement de ses convictions pourra le frapper, mais y penser, réfléchir et finalement en douter montreront que cet état de trouble en fait finalement un être plus fort. [...]
[...] Cet état de béatitude semble l'empêcher d'agir. Il est la conséquence de passions insatiables de l'homme c'est-à-dire des passions impossibles à satisfaire. Cela peut alors le plonger dans un état de frustration; frustré par des désirs vains. Pris en ce sens, le trouble condamne l'homme à l'inaction et désigne un des plus bas degré de liberté de l'homme. Prisonnier de son trouble et ses passions, il ne parvient pas à la dépasser et peut tomber dans un état de névrose c'est-à-dire que la souffrance est toujours ressentie. [...]
[...] En effet, si les événements me sont imposés, ne dépendant pas de moi, pourquoi être troublé ? De même, agir sur ce qui dépend de moi c'est-à-dire mes jugements, mes opinions ne doit pas forcément entrainer un état de trouble puisque le principe même de la réflexion philosophique chez les épicuriens est de vivre sereinement, en se guérissant des opinions fausses et des peurs infondées en proposant des remèdes et ainsi ne pas être troublé. Problématique : Le trouble est-il nécessairement quelque chose de néfaste pour l'homme ? [...]
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