Si l'existence ne résulte d'aucune nécessité, l'espoir d'en fonder l'intelligibilité en un être logiquement nécessaire est ruiné, elle est pure contingence, c'est-à-dire que l'existence aurait pu être, comme ne pas être. Cependant, la tâche de la penser ne disparaît pas pour autant, bien au contraire. C'est ainsi que dans un passage tiré d'une oeuvre de jeunesse de PLATON intitulée Gorgias, SOCRATE et CALLICLES nous proposent deux explications à la question du sens de l'existence. Plus précisément, ils proposent deux genres de vie et essaient de se convaincre que la leur est meilleure. Après avoir analysé les réponses, nous rechercherons à en dégager l'intérêt philosophique.
[...] Pour conclure, l'on constate que la thèse de CALLICLES comme celle de SOCRATE sur le choix d'une vie idéale constituent l'aboutissement d'une réflexion cohérente. Cependant, tous deux n'ont pas la même conception de l'idéal : c'est ainsi que CALLICLES prône de manière radicale l'hédonisme comme principe de vie ; alors que SOCRATE ne joue pas l'extrême comme son interlocuteur et propose un juste milieu, ce qu'il appelle une vie tempérante. Ainsi, s'interroger sur le meilleur choix de vie à mener et d'après les réponses des deux interlocuteurs, cela oblige à revenir sur le problème de la rhétorique : d'un côté, c'est un instrument de la conquête du pouvoir qui ne vise nullement le bien des citoyens et de l'autre côté, elle pourrait être favorable au pouvoir, si elle est mise au service de la vérité et de la justice. [...]
[...] Cependant, la tâche de la penser ne disparaît pas pour autant, bien au contraire. C'est ainsi que dans un passage tiré d'une oeuvre de jeunesse de PLATON intitulée Gorgias, SOCRATE et CALLICLES nous proposent deux explication à la question du sens de l'existence. Plus précisément, ils proposent deux genres de vie et essaient de se convaincre que la leur est meilleure. Après avoir analysé les réponses , nous rechercherons à en dégager l'intérêt philosophique. SOCRATE commence par récapituler les éléments qui constituent le choix de vie de CALLICLES, à savoir l'hédonisme, doctrine faisant du plaisir, le souverain bien de l'homme. [...]
[...] Mais elle est plus qu'une modération. Elle correspond à la justice de l'âme qui, au dérèglement des passions, impose la maîtrise et l'ordre de la raison. SOCRATE qui prône le discours rationnel pour amener ses interlocuteurs à une vérité, fait allusion au mythe dans son discours. N'est-ce dont pas contradictoire ? Mais même si cette question peut se poser ici, on ne peut pas à proprement parler d'un échec de la démarche rationnelle mais plutôt, de l'impuissance du philosophe à faire accepter par un interlocuteur récalcitrant le langage de la raison. [...]
[...] CALLICLES n'en reste pas moins passif et affirme son idéal de vie. Pour renforcer son point de vue, il répond à SOCRATE en faisant allusion à la métaphore de la mort ; il prétend ainsi que si le bonheur consistait dans la répression de ses passions au point de ne plus rien désirer, les pierres et même les cadavres seraient heureux Ainsi, après avoir interrogé CALLICLES par l'affirmation sur les éléments qui composent l'idéal de vie de celui-ci et par la même occasion montré implicitement sur quelles valeurs reposent le genre de vie de son interlocuteur, SOCRATE réfute CALLICLES et expose à son tour son idéal de vie. [...]
[...] En effet, le principe de vie de CALLICLES, repose sur l'hédonisme et attribue même à la vertu une fonction qui pose problème ou plutôt une contradiction avec le point de vue des Anciens ; pour PLATON, comme pour l'Epicurisme ou le Stoicisme, la vertu est un ensemble de dispositions concourant à une vie bonne, c'est-à-dire à une vie morale, d'où les vertus cardinales au nombre de quatre : la sagesse, la tempérance, la prudence et la justice. Ainsi, la fonction que donne CALLICLES à la vertu montre son profond immoralisme. L'on constate également que lorsque CALLICLES parle des désirs, il parle de les assouvir par tous les moyens ce qui signifie la volonté de vaincre la résistance des autres, de transgresser les interdits et de franchir les barrières dressées par le plus grand nombre. [...]
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