Rhinocéros, Eugène Ionesco, anxiété, prise de conscience, Emmanuel Kant, réalité, irréel, libre arbitre, Aristote, Leibniz
Dans la pièce de théâtre Rhinocéros d'Eugène Ionesco, une société est décrite où soudainement tous les habitants se transforment en rhinocéros, ce qui alarme et inquiète le personnage principal. Le moment décisif survient lorsqu'on réalise que n'importe qui peut devenir un rhinocéros, et qu'il ne s'agit pas d'un animal égaré dans la ville. C'est précisément cette prise de conscience qui suscite la peur chez le personnage principal : la possibilité de devenir un rhinocéros constitue en soi un changement de mentalité dans la réalité. Le simple fait qu'il puisse devenir un rhinocéros, et donc l'existence de cette seule possibilité, suffit à transformer la réalité en générant de l'anxiété.
[...] Prenons l'exemple de la graine et du fruit. Si Aristote considère qu'un fruit potentiel réside en chaque graine, de nombreuses raisons peuvent empêcher la graine de croître et de mûrir, ce qui n'est donc pas la réalité. III. La possibilité contribue à la construction de la réalité, sans en faire nécessairement partie Si l'on considère que la possibilité est une partie intégrante de la réalité, alors cela signifie que notre libre arbitre est limité, et que notre destin est en fin de compte pré-déterminé, ce qui restreint notre liberté. [...]
[...] Elle constitue une modalité, telle que définie par Kant. Les modalités font partie intégrante de la réalité, voire peuvent immédiatement la transformer, car leur simple évocation peut entraîner un changement de comportement. Selon Aristote, on parle alors d'un acte en puissance, car cet acte finira nécessairement par se produire (Aubry, 2022). Par exemple, un fruit qui naît à partir d'une graine : nous considérons que la possibilité de l'existence de ce fruit n'est pas nulle, ce qui signifie qu'il existe déjà en quelque sorte. [...]
[...] Le simple fait que l'incendie soit possible oblige à réagir immédiatement. C'est pourquoi la possibilité est une composante intégrante de la réalité. II. La latence induite par la possibilité en fait une conception virtuelle Cependant, considérer la possibilité comme une réalité à part entière, capable de provoquer un changement dans le comportement des individus, ne peut être une réponse complète aux défis évoqués. En effet, il existe des imprévus qui font également partie de la réalité et qui démontrent que les possibilités ne suffisent pas à créer la réalité. [...]
[...] En effet, la monade est l'unité absolue de l'existence. La possibilité ne peut être une conception où l'absolu existe, car nous ne savons pas si une possibilité se réalisera finalement : elle diffère donc de la monade. Dans ce contexte, la notion de possibilité s'inscrit dans la construction de la réalité, sans en être la cause. En conclusion, il est possible de considérer que le concept de possibilité renvoie à une appréhension complexe de la réalité. Nous avons besoin d'envisager un monde avec des possibilités, c'est-à-dire de construire des réalités alternatives dans lesquelles nous prenons des décisions. [...]
[...] Pour certains philosophes, la possibilité doit être comprise comme une partie intégrante de la réalité, car la simple idée de possibilité, parfois élevée au rang de possible, suffit à modifier la réalité, comme nous l'avons constaté avec l'exemple de la pièce Rhinocéros. Cependant, d'autres philosophes ont une vision différente de la notion de possibilité. Selon eux, il s'agit simplement d'une virtualité, matérialisant un futur qui, par essence, n'existe pas. Par conséquent, appréhender la réalité selon une modalité revient à négliger notre libre arbitre. Ainsi, nous devons nous poser la question suivante : en quoi la possibilité est-elle une notion qui s'inscrit dans la réalité ? [...]
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