Langue maternelle, langue d'origine, apprentissage d'une langue, développement d'un enfant, logorrhée, langue, langage
Dans un paragraphe argumenté, le document répond aux questions suivantes :
- Que signifie la « langue maternelle » ?
- D'où vient cette expression ?
- A-t-elle des équivalents dans d'autres langues que le français ?
- Quelle vision révèle-t-elle sur le rapport entre le locuteur et « sa » langue ?
[...] Lorsque l'enfant apprend à parler, il est un stade de son apprentissage pendant lequel sa mère est la seule personne à pouvoir le comprendre et où le truchement de sa mère est requis pour qu'il se fasse comprendre des autres. La langue maternelle est-elle pour autant un langage privé, qui finalement ne serait pour le sujet parlant qu'un continent toujours perdu ? La langue maternelle est-elle traduisible ? Traduction des sentiments et des choses vécues : ceux qui n'ont pas grandi dans ma langue maternelle peuvent-ils vraiment me comprendre ? [...]
[...] Cela nous interroge sur le rapport complexe entre langue et langage. Ici, c'est la langue anglaise qui est mise en difficulté, tandis que le français nous propose deux vocables distincts. Cette épineuse question de linguistique insiste sur le rapport de coupure que le locuteur entretient avec sa langue maternelle. Si nous avons pu souligner que la dimension maternelle de sa langue est un facteur de fusion régressive avec ce qui de l'enfance l'isole des autres et le maintien dans une bulle narcissique, la notion de langage en revanche vient remettre le locuteur dans un rapport à l'autre. [...]
[...] La langue maternelle apparaît alors dans toute son ambivalence : instrument de lien et de coupure avec l'autre. Lien avec ses « compatriotes en langue », pourrait-on dire, et coupure avec une humanité plus large. La célèbre réplique d'Albert Camus vient alors sortir la langue maternelle de l'ornière de repli sur soi : « ma patrie, c'est la langue française », aurait-il répondu à un journaliste qui l'interrogeait en 1957 sur son rapport à l'Algérie. Voici donc que la langue maternelle passe du côté du père, elle devient « langue paternelle » en quelque sorte, puisqu'elle est patrie. [...]
[...] La langue maternelle, pour tout un chacun, est la première langue, celle que parlait sa mère et dans laquelle il a grandi. L'expression « langue maternelle » serait apparue entre le XIème et le XIIème siècle dans une querelle monastique opposant les tenants du francique à ceux du roman, les premiers préférant rédiger leurs prêches en francique du fait que c'était la seule qui fût comprise par les femmes et les ouailles sans instruction, c'est-à-dire la seule à pouvoir parler au cœur des fidèles. [...]
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