Ce document est un exposé d'épistémologie générale ayant pour objet d'étude "la découverte husserlienne de l'intentionnalité".
Il s'agit d'un document particulièrement clair, exhaustif et structuré.
Vous trouverez pour illustrer ces propos un court extrait ainsi que le plan du document.
Plan :
Introduction.
I) Le fonctionnel, le psychologique et le phénoménologique
II) La réduction comme méthode philosophique
III) De l'intentionnalité kantienne à l'intentionnalité husserlienne
[...] C'est de cette façon par exemple que l'on peut montrer avec Maurice Merleau-Ponty que la perception au sens fonctionnel est une perception qui est soucieuse d'ordonner de façon harmonieuse les sensations visuelles selon les principes fondamentaux de la théorie de la forme, c'est-à-dire par annulation maximale des tensions. Dans cette perception, chaque chose est bien à sa place, certaines étant à l'avant-plan et les autres étant à l'arrière-plan. C'est ainsi que l'on dira que toute perception est perception d'une figure sur un fond. On ne peut pas tout percevoir en même temps avec la même énergie attentionnelle. Si je fixe tel arbre qui est devant, ce qui est derrière l'arbre devient plus flou. On répartit harmonieusement les choses. [...]
[...] Celui-ci consiste à décrire la façon dont moi, sujet percevant, je vis ma perception. Quand je cesse de regarder l'objet et que j'intuitionne ce que je vis quand je perçois l'objet, je me rends compte que ce vécu se donne de façon évidente à moi comme possédant un certain sens, celui de viser un objet qui se donne tout entier en chacun de ses profils. Je suis tourné moi-même vers l'objet, ce que Kant, précisément, ne parvient pas à penser. [...]
[...] Je reviens par exemple au vécu de la perception et j'intuitionne le sens de ce vécu, la façon dont se structure ma vie perceptive. Je mets donc entre parenthèses le fait que je perçois cet objet et j'intuitionne le sens inhérent à ce vécu de perception que je suis en train de vivre. Les phénoménologues travaillent beaucoup la question de la perception. Il ne s'agit pas pour le phénoménologue de rechercher les mécanismes objectifs du comportement perceptif. Il s'agit de décrire la façon dont nous vivons notre vie perceptive. Que découvrons-nous dans notre expérience vécue du percevoir ? [...]
[...] On analyse la perception comme pur processus objectif. Nous dirons que nous avons alors affaire à une analyse fonctionnelle de la perception. La perception peut encore être analysée du point de vue des vécus psychosociaux des sujets qui participent en tant qu'agent au processus perceptif. Nous dirons que nous avons alors affaire à une analyse psychologique de la perception. Ce qu'il est important de bien voir ici, c'est que la prise en compte de ce vécu psychologique n'est pas censée modifier le sens fondamental de l'expérience perceptive. [...]
[...] L'attitude de Husserl est très différente de celle de Nietzsche. Nietzsche met en évidence un conflit entre une culture prise en otage par la science moderne et l'expérience affirmative de la vie vécue. Husserl ne veut pas opposer la vie vécue et la science. Il veut fonder une science philosophique qui puisse étudier la structure originairement subjective de nos comportements. La science objectivante tente légitimement d'étudier le fonctionnement perceptif en utilisant des notions qui ne renvoient pas à l'expérience de la perception telle que nous la vivons originairement. [...]
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