Il s'agit du passage de la page 157 a 158, plus précisément du repère 210e à 211c c'est à dire de ''Efforce toi" à "la beauté en soi" Il s'agit d'un discours de Diotime.
[...] Le chemin le plus court vers la beauté en soi ne peut partir que du bas, le corps, puis aller vers le plus abstrait. Du corps à l'acte, car l'action c'est le corps qui réalise une idée, quelque chose que nous pensons devoir faire, puis de ce que nous pensons devoir faire parce qu'il est beau de le faire, vers les connaissances certaines en elles-mêmes, qui auparavant ne faisaient que diriger notre action. Le dernier échelon étant la beauté elle-même, que nous trouvons après nous être dépouillés de tout ce qu'il y a de mouvant, de changeant, dans ce chemin droit et sûr. [...]
[...] D'autre part la thématique de la soudaine découverte nous ramène encore à l'idée de révélation, s'il faut un lent apprentissage pour atteindre la vérité immuable celle-ci se présente d'un coup et sans prévenir, comme l'étonnement du philosophe, qui est une détonation préparée par son exercice constant de l'analyse et de la critique. L'immutabilité de l'Eros, en fait une vérité. Il n'est ni « beau » ni « laid » c'est à dire que l'absence de duplicité qui lui était auparavant attachée est ce qui justement le sépare du monde d'en bas pour lui garantir sa sacralité, sa vérité. « ( . [...]
[...] Le Banquet e - 211 d « Efforce-toi » à « beauté en soi » (ligne 1 - 9 ) C'est avec la thématique de l'initiation que le texte commence. Il s'agit de mettre l'accent sur la différence existante entre un savoir profane, et un savoir sacré qui ne peut être approché que par l'effort. Je cite : « Celui qui a été guidé jusqu'à ce point par l'instruction ( . ) qui a contemplé les choses belles dans leur succession et dans leur ordre correct, parce qu'il est désormais arrivé au terme suprême des mystères d'Eros » L'initiation aux mystères d'Eros tient de la révélation religieuse, Diotime veut dire en effet celle qui honore le dieu. [...]
[...] Le terme mystère contraste avec un savoir que l'on découvrirait par un travail simplement logique, par une analyse ou une synthèse qui œuvre sur les concepts en les décortiquant. C'est donc bien à propos que le discours de Diotime est quasiment dogmatique, il n'est pas un dialogue, il est simplement la vérité révélée. Mais le simple fait de dire la vérité ne suffit pas à ce que nous la comprenions, d'où l'effort d'attention demandé. Nous avons ici affaire à des mystères c'est à dire à des vérités cachées, tout l'effort est donc de se frayer un chemin à travers les voiles. [...]
[...] Ce n'est donc pas le visage en lui-même qui est beau, c'est parce qu'il se rapporte à un moment de sa vie à l'Eros véritable, parce qu'il est irradié à un moment par lui. Mais le monde d'en bas ne peut accueillir longtemps la lumière de la beauté qui est une, elle ne peut que la refléter temporairement. Par quelle initiation pouvons-nous espérer atteindre la beauté véritable ? Ici, il semble que le discours de Diotime semble avoir pour fonction de justifier « l'amour des jeunes garçons », dans la grèce de Socrate, la paideia, l'éducation pa l'amour des adolescents était une pratique tolérée, majoritairement pratiquée, mais critiquée paradoxalement en même temps. [...]
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