Les nombreux témoignages de personnes ayant effectué une transition partagent en commun l'idée que ces personnes se sentaient piégées dans un corps qui n'était pas le bon. A première vue, cette revendication a pu surprendre car aucun attribut physique ne confirmait cette revendication. De ce fait, ces cheminements ont participé à ré-interroger la relation que nous avons avec notre corps : avoir un corps ne signifie pas nécessairement adhérer à son sexe. Autrement dit, est-on un corps, ou bien a-t-on un corps ?
[...] La distribution du genre en effet ne répond pas à une affectation binaire. Au contraire, les individus présentent des caractéristiques physiques connotés soit du côté de la féminité, soit du côté de la masculinité. A cet égard, il faut rappeler que le développement du foetus durant la grossesse montre une transformation progressive des organes génitaux, mais cette transformation procède d'un organe commun dont on retrouve les traces chez les hommes comme chez les femmes. En l'occurence donc, d'autres caractéristiques physiques peuvent permettre de mesurer l'identité sexuelle biologique : tonalité de la voix, développement des zones mammaires, structure osseuse, etc. [...]
[...] Dans ce contexte, l'identité sexuelle peut, ou non, correspondre au sexe biologique, on parle alors de personne cisgenre. Dans le cas contraire, un individu transgenre ne reconnaît pas son genre comme correspondant à son sexe biologique. Ces catégories ont permis de mettre en évidence l'espace de réflexion entre une caractéristique biologique et sa prolongation (ou sa rupture) culturelle, qui constitue le genre. Pour reprendre la phrase de Simone de Beauvoir dans Le deuxième sexe, « biologie n'est pas destin ». [...]
[...] Sous certaines conditions, l'Assurance Maladie peut prendre en charge des opérations réalisées dans certains pays spécifiques où la qualité des soins demeurent plus développée qu'en France. Conclusion : Ainsi, nous avons vu que la question du genre excède très largement celle du corps biologique. De ce fait, assigner un genre ou une identité de genre à un individu au motif qu'il présente telles ou telles caractéristiques physiques revient à opérer un déterminisme biologique. En outre, ce déterminisme nie la dimension culturelle de l'identité des êtres humains et, plus important encore, la liberté de choix et de détermination. [...]
[...] Autrement dit, est-on un corps, ou bien a-t-on un corps ? Pour répondre à cette question, nous nous demanderons dans quelle mesure l'assignation biologique suffit à exprimer le sexe revendiqué d'une personne. Dans un premier temps, nous verrons qu'à première vue, la biologie et l'anatomie semblent suffire pour répondre à cette question, notamment en France où les études de genre connaissent un développement bien moindre que dans les pays anglo-saxons. Toutefois, face à l'évolution récente des approches de la question et aux progrès de la science, nous analyserons dans un second temps le rôle de la construction sociale dans la détermination du genre. [...]
[...] (biologie) Du genre assigné par le corps . La question du genre n'a longtemps pas constitué un champ de recherche dans la mesure où cette question ne semblait pas se poser. Le corps était la seule manifestation valable du sexe et toute revendication de cette nature était considéré comme un trouble psychique. Autrement dit, on n'estimait pas qu'il puisse exister un différence entre le sexe biologique et le genre vécu. C'est notamment cette logique qui conduisait et conduit encore à procéder à des opérations de réassignation sexuelle lorsqu'il est découvert à la naissance que le sexe biologique est indéterminé. [...]
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