Nous essaierons dans un premier temps de nous tenir au rapport qu'entretiennent le champ de l'art et la personne de l'artiste. Dans un deuxième temps nous nous arrêterons sur ce qui est née lorsque la tragédie fut morte, nous essaierons en fait de voir en quoi l'absence d'art et d'artistes peuvent à eux seuls engendrer des conséquences néfastes pour la société et pour la culture. Dans un troisième temps, il s'agira de voir jusqu'où finalement s'échappe la définition de l'artiste, il faudra donc voir dans quelle mesure l'artiste ne se borne pas, dans la conception nietzschéenne, au champ pur de l'art
[...] pour Nietzsche elles ne le sont pas. La conception de Nietzsche concernant les rapports du conscient et de l'inconscient peut se résumer ainsi : l'inconscient (ou l'instinct est proprement ce qu'il y a de productif dans le monde, le conscient n'est pas pour autant rejeté mais a comme fonction d'être critique. Chez Socrate la tendance est inversée : la sagesse instinctive, chez cette nature tout à fait anormale, ne se manifeste que pour s'opposer de temps à autre, en l'empêchant, à la connaissance consciente C'est en ceci que le caractère de Socrate est pour Nietzsche une véritable monstruosité Nous pouvons tirer plusieurs conséquences de cette tendance. [...]
[...] L'un originaire, nous le voyons de plus en plus clairement ne peut pas à proprement parler être appelé arrière- monde certes il est une expérience et un phénomène particulier, mais il n'est cependant pas transcendant. M.Haar le nomme de ce point de vue arrière-monde relativisé D'une manière générale on voit de quelle manière Nietzsche réussit à légitimer l'apparence. Il énonce pour ce faire la proposition suivante : tout est apparence, pas d'arrière-monde, rien que de l'apparence. ON voit ici nettement que la visée cosique de Nietzsche datant de l'époque de La naissance de la tragédie ne contredit pas le perspectivisme qui caractérise ces oeuvres plus tardives. Perspectivisme qui par définition nie toutes possibilités d'arrière-mondes. [...]
[...] La question n'est pas sans importance, surtout aux yeux de Nietzsche. - Chapitre deux : la tendance euripidienne Si l'art dépérit, si la tragédie se meurt c'est premièrement parce qu'avec Euripide, le spectateur monte sur la scène. Qu'est-ce à dire ? En vérité ce fait est notable et a des conséquences directes tout aussi notables : si désormais c'est le spectateur qui est sur la scène, c'est qu'en toute logique le dieu Dionysos n'y est plus (le spectateur, le peuple se mit alors à prendre la parole, quand jusque là, c'était dans la tragédie le demi-dieu, et dans la comédie le satyre enivré (le demi-homme) qui avait déterminé le caractère du langage. [...]
[...] Sur ce point il nous faudra prendre l'exemple de la tragédie, c'est à partir d'elle en effet que Nietzsche déploie la figure du spectateur. Pour que nos propos soit clairs, il faut d'emblée dire que pour Nietzsche le spectateur de la tragédie, comme l'artiste et comme le chœur, est possédé. Ceci s'explique dans la mesure où l'artiste qui est le seul à avoir pénétré le monde, à, grâce à Apollon, extériorisé l'état de son moi. Par cette extériorisation (le chant des choreutes possédé ou le chant d'Archiloque par exemple) et par le procédé théâtral (Nietzsche cite à ce sujet la disposition en demi-cercle des théâtres grecs[62] ) le spectateur rentrait dans le spectacle, devenait à son tour choreute et pouvait, alors ressentir l'état et la vision (de la Skéné) du chœur et originellement du moi de l'artiste. [...]
[...] Nietzsche, Ecrits posthumes 1870-1873, collection Œuvres philosophiques complètes, tome volume Gallimard p [135] Ibid. [136] F. Nietzsche, La philosophie à l'époque tragique des grecs in F. Nietzsche, Ecrits posthumes 1870-1873, collection Œuvres philosophiques complètes, tome volume Gallimard p [137] F. Nietzsche, La philosophie à l'époque tragique des grecs in F. Nietzsche, Ecrits posthumes 1870-1873, collection Œuvres philosophiques complètes, tome volume Gallimard p [138] M. Haar, Nietzsche et la métaphysique, collection Tel, édition Gallimard page 130. [139] F. [...]
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