« La nature a fourni aux hommes les premiers miroirs. Le crystal des eaux servit leur amour propre, et c'est sur cette idée qu'ils ont cherché les moyens de multiplier leur image ». Dès les débuts de l'histoire, sans aucun doute, l'homme s'est intéressé à son image et a usé de toutes sortes d'expédients, pierres sombres et brillantes, ou cuvettes d'eau, pour s'y voir. « Quand, pour la première fois, dans un vivant, l'instinct s'est aperçu au miroir de lui-même, c'est le Monde tout entier qui a fait un pas ». Encore faudrait-il savoir de quel pas il s'agit [...]
[...] b - L'architecture de la spécularité Progressivement, la taille des miroirs croît en rapport avec son nombre. Pour soutenir son rang, ce n'est plus ni seulement son nombre, ni seulement le luxe avec lequel il trône qui importe, mais sa taille, et plus encore, l'usage et la place qui lui sont réservés : De quelque côté qu'elles voulussent se tourner les dames pouvaient se considérer à loisir depuis les pieds jusqu'à la tête. Les appartements des actrices et des femmes richement entretenues offraient, en général, tout ce que le luxe le plus recherché, tout ce que le génie de la volupté avaient pu imaginer pour le plaisir des yeux et des autres sens Et cela n'est pas lié à la possibilité récente de sa réalisation technique. [...]
[...] Speculum (par A. De Ridder) ; H. Leclerq, Dictionnaire d'archéologie chrétienne et liturgique, Ed. Letouzey et Ané t.11, 2°p. art miroir, p. 1415-1431 ; De Witte, Les miroirs chez les Anciens, Bruxelles HHHcité par Leclerq, Dictionnaire d'archéologie chrétienne et liturgique, Op.Cit. p n ; Constance Husson, L'offrande du miroir dans les temples égyptiens de l'époque gréco-romaine, publié avec le concours du centre national de la recherche scientifique, Institut V. Coret, Université Lyon II Jacques Vandier, Manuel d'archéologie égyptienne, éd. [...]
[...] En est-il un qui ne préférerait le bouleversement de l'État à celui de sa chevelure ? Lequel n'est pas plus inquiet pour l'ornement que pour le salut de sa tête ? Qui n'aime pas mieux être bien peigné que vertueux ? Tu les appelles oisifs, ceux qui passent leur temps entre le peigne et le miroir ? L'homme qui devient femme, c'est l'homme qui se regarde dans le miroir, c'est le propre d'un efféminé [ . ] de se voir au miroir et c'est surtout la perte de l'homme et de sa puissance civilisatrice. [...]
[...] Son père est fleuve, son aïeul dieu des fleuves et des fontaines, sa mère est fille du dieu Océan : Il est indiscutable que l'eau joue un rôle capital dans le mythe Mais si Pierre Hadot, y voit comme raison que c'est elle qui assure la liaison entre l'aspect végétal et l'aspect humain de l'histoire il nous semble à nous qu'il faut certes y voir une liaison, mais d'une manière plus élargie. Narcisse se reflète dans l'eau comme en un père brimé de n'être qu'un fleuve. Père sans gloire, petit dieu presque indigne de se mêler à une Océanide. La question de la nature de l'eau où se reflète Narcisse ainsi orientée perd sa valeur de symbole paternel pour devenir l'héritage d'une discorde familiale. Narcisse est un bon fils, héritier consentant du malheur paternel n'est-il pas aussi nommé Céphisius le fils de Céphise ? [...]
[...] Les néoplatoniciens qui en feront usage établiront ainsi un lien direct entre sa vision spéculaire et son dépècement par les Titans[106]. C'est le cas d'Olympiodore[107], qui propose une véritable description des différents stades de la captation spéculaire dont Dionysos serait l'archétype : dans un premier temps, l'âme produit son propre reflet avec le corps où elle vit ; dans un second temps, elle ressent de la compassion et de la sympathie pour ce reflet d'elle- même ; troisièmement, en raison de cet intérêt pour ce corps, elle est déchirée par les passions matérielles qui s'exercent à l'égard du corps. [...]
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