La notion de mythe de nos jours renvoie automatiquement à l'illusion, voire au mensonge. Mais, dans son acceptation originelle, le terme faisait avant tout référence à un récit des origines, récit « vrai », car fondateur de l'action. Comment le passage s'est-il opéré du mythe comme histoire vraie, au mythe comme illusion ?
[...] Robert Laffont, S.A. Paris FRAZER James George, ibid., op. cit., p FRAZER James George, ibid., op. [...]
[...] Or, pour cela, il ne dispose que des mots qu'il utilise habituellement pour qualifier ses propres activités comme vent souffle ou soleil réchauffe Les phénomènes naturels acquièrent ainsi une personnalité anthropomorphique, née de ce que Müller qualifie de maladie du langage Dans les mythes de ces primitifs, la volonté signifiante première est perdue. Pour d'autres, la pensée mythique appartient essentiellement aux civilisations primitives. Ainsi, plus on se rapproche des formes élémentaires mieux on est à même de saisir l'essence des mythes. Frazer est de ce point de vue le parfait représentant du préjugé évolutionniste. [...]
[...] Seul le divin, le mythique peuvent nous dire quel est le sens de la vie. On assiste donc ici à une réintroduction de la notion de mythe en tant qu'élément fondamental et nécessaire à l'homme face aux lacunes de la science dans le domaine pratique. Force est ainsi de reconnaître que la science ne peut s'ériger en seul modèle explicatif du monde. On assiste dès lors à une interrogation toute neuve à l'égard des récits mythiques, qui coïncide avec l'essor de l'anthropologie L'homme occidental s'ouvre à des phénomènes aberrants : rêves, récit visionnaires, transes, possessions, etc Essor de l'anthropologie et premières ébauches de mythographie La fin du XIXeme siècle voit le développement des conquêtes coloniales des nations européennes. [...]
[...] Le discours argumentatif, quant à lui, suit un ordre rationnel. L'enchaînement entre les parties se fait sur le modèle des mathématiques, selon les règles qui ont pour but de rendre nécessaire la conclusion. Il cherche l'accord rationnel du récepteur sur cette conclusion. Il suit le principe de méthode suivant : chacun des termes intelligible peut être divisé en deux parties et ainsi de suite, jusqu'à obtenir tous les éléments constitutifs de la définition recherchée. L'opposition entre mythe et discours argumentatif peut être illustrée par la structure du Protagoras : Protagoras raconte un mythe[32] puis développe un discours argumentatif[33] pour exprimer la même thèse par de moyens différents : la vertu peut s'enseigner et c'est le sophiste qui est le mieux placé pour dispenser cet enseignement. [...]
[...] C'est au sein d'une triple dialectique que s'élabore le produit objectif du nouvel esprit scientifique. La première de ces dialectiques est celle de la philosophie du non La nouvelle science bouleverse les fondements mêmes de toute philosophie scientiste : le rationalisme de type kantien et la matérialisme démocritéen. Les grandes découvertes scientifiques du début du XXeme siècle, comme celles d'Einstein, de Bohr, de Planck ou encore de Pauli, subvertissent le consensus épistémologique des siècles précédents. D'où l'ouvrage de Bachelard intitulé La Philosophie du non l'épistémologie einsteinienne est non euclidienne car elle utilise la géométrie de Riemann, elle est non newtonienne car le temps einsteinien n'est plus un contenant absolu de l'Univers, mais une variable attachée à un observateur en déplacement. [...]
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