Ce travail d'interprétation se propose la lecture de deux cours de 1936/37 de Martin Heidegger entrant de plaind-pied dans la reprise/ confrontation à l'œuvre de Friedrich Nietzsche : La volonté de puissance en tant qu'art , et L'Eternel Retour du Même. Le choix d'un commentaire linéaire se justifiant ici par l'aspect fragmenté et non-thématique de l'herméneutique heideggerienne, passant rapidement de l'analyse classique du texte , à l'explicitation des temps présent, des rappels des fondamentaux de sa propre pensée ,à l'analyse de la métaphysique occidentale dans son intégralité. C'est en effet dans celle-ci que compte bien enserrer, avec un brio indéniable, le penseur qui plaide en faveur d'une entente primordiale de « la voix de l'être ».
Il apparaît cependant que la pensée nietzschéenne est celle la mieux armée pour résister, avec ses ressources propres, à ce qui semble être une violence herméneutique majeure à quiconque fréquente depuis un certain temps ces deux penseurs allemands : Nietzsche s'étant distingué en tant que redoutable critique de la tradition dans laquelle son interprète entend le réinscrire. N'y aurait-il pas là l'aveu d'une invivable proximité de sa pensée de la part de Heidegger ?
L'étude de l'axe de pensée considéré comme la «voie royale »à la saisie de la pensée de Nietzsche (l'art), et de celui communément le plus ignoré (l'éternel retour) permettent en tout cas au penseur Souabe la méditation de nombreux enjeux ,qu'il cherche à placer sous l'égide exclusive de la « surpuissance de l'être », et de la dispensation époquale de sa « vérité »
[...] La désunion suppose l'unisson. Et c'est en effet ce que l'on comprend, lorsque l'art est subordonné à la vérité dans la Politéïa Tout se rassemble autour de la question directrice qu'est-ce que l'étant ? Elle est, si l'on suit Heidegger, le coup d'envoi de la philosophie à proprement parler. Pour débattre de la question de l'art et du Beau,, Heidegger se réfère au Phèdre, 249c qu'il traduit bien entendu dans le sens de ses propos: "toute âme humaine s'épanouissant à partir d'elle-même a déjà perçu l'étant dans son être, autrement elle ne serait jamais venue dans cette forme de la vie" Il est cependant réservé à quelques uns d'être soulevés par l'éros vers l'être, là où d'autres loupent toute authenticité par leur attachement à l'apparence. [...]
[...] cit., p.267-318. " La métaphysique en tant qu'histoire de l'être", in Nietzsche, t op. cit., p.319-365. "Projets pour l'histoire de l'Être en tant que métaphysique", in Nietzsche, t op. cit., p.367-387 "La remémoration dans la métaphysique", in Nietzsche, t op. cit., p.389- 399 Autres travaux explicitement consacrés à cet auteur : "Qui est le Zarathoustra de Nietzsche?", tr. fr. [...]
[...] cit., p.9-48. "Science et méditation", in Essais et conférences, op. cit., p.49-79. "Qu'est-ce que la philosophie?", tr. fr. K. Axelos et J. [...]
[...] ( G. Kahn, PUF, 1958; Gallimard, Paris (coll. Tel 1980). Schelling. Le traité de 1809 sur l'essence de la liberté humaine, tr. fr. J.-F. [...]
[...] Le lit a trois modes d'aspect, étagés : celui du démiurge, de l'artisan, et du peintre : trois modes de manifestation. Pour interpréter Platon, Heidegger écrit à la page 166 : "L'interprétation de l'Etre en tant qu'eidos, présence dans l'aspect, suppose préalablement l'interprétation de la vérité en tant qu'Aletheïa, non-dissimulation". C'est seulement de là que peut s'éclairer la relation de l'art comme mimésis à la vérité, comprise en un sens aléthéïologique. Et à cette mesure apparaît le fait qu'en tant que contrefaçon, l'art est quelque chose de désordonné, d'un rang subsidiaire. [...]
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