Samuel Beckett, roman, dramaturgie, subjectivité, humanité, corps, soliloque, discours, théâtre, monologue, dialogue, moi, personnage, langage, monde, existence
Samuel Beckett est un romancier et dramaturge irlandais né en 1906, et représentant majeur du courant de l'absurde. Aujourd'hui, cependant, nous ne nous proposons pas d'étudier sa biographie, mais plutôt ses oeuvres, principalement ses oeuvres théâtrales mais également ses oeuvres romanesques. Comme l'indique le titre de cet exposé, il s'agira plus précisément de se consacrer à la question de la subjectivité dans l'oeuvre de Beckett et tout particulièrement de voir comment s'articule la manière dont les personnages parviennent à dire « je » dans cette oeuvre. La question de la subjectivité est majeure chez Beckett dans la mesure où dans le cadre de la dimension absurde que l'auteur donne à ses textes, nous le verrons, le sujet semble seul, jeté dans un monde hostile dans lequel il n'a rien à faire et dont il ne comprend pas véritablement le sens. C'est dans ce décor dénué que commencera la quête de la subjectivité, à travers, nous le verrons également, un langage qui sera, lui aussi, détruit.
[...] Ainsi, le sujet se retrouve mis en avant dans l'ensemble de l'?uvre beckettienne. Cette omniprésence du sujet est notamment caractérisée par les nombreux monologues, qui sont rappelons-le des discours que le personnage se tient à lui-même, qui traversent les différentes pièces. On peut, parmi d'autres, citer le monologue de Lucky dans En attendant Godot.6 Néanmoins, et ce dans plusieurs pièces, alors même qu'il y a des dialogues, ou que plusieurs personnages sont présents sur scènes, ces derniers semblent ne pas arriver à se comprendre et finalement c'est comme s'ils ne faisaient que se parler à eux-mêmes. [...]
[...] Dire « je » : la quête impossible de la subjectivité dans l'?uvre de Samuel Beckett Table des matières Introduction P.2 Chapitre I° - La sape de l'humanité dans l'?uvre de Beckett : peur du monde, destruction des corps, mais affirmation du sujet ? P. 1-6 1.1 Un difficile rapport au monde. P. 1-3 1.2 La destruction du corps. P. 3-5 1.3 A la recherche d'une subjectivité radicale P.4-6 Chapitre II°- Beckett ou l'impossible subjectivité P. 6-9 2.1 Le problème du soliloque P.6-7 2.2 Le problème du monologue P.7 2.3 La critique du langage P 8-9 Chapitre III° La nécessité du langage pour la survivance de la subjectivité. [...]
[...] La chose qui rapproche ces deux formes de discours solitaires, c'est les problèmes qu'ils posent, que Beckett a tenté de représenter dans son théâtre. Il s'agira donc de voir ici comment soliloque et monologue sont tous deux, malgré ce que l'on pourrait être porté à croire, une négation de la subjectivité. 2.1 Le problème du soliloque En quoi le soliloque, qui semble par sa nature, être fondamentalement porté vers le « je », serait-il la cause d'une incapacité à dire « je » ? [...]
[...] VLADIMIR (regardant avec affolement autour de lui, comme si la date était inscrite dans le paysage). - Ce n'est pas possible.4 Aussi, la nuit reflète une impossibilité de passer à l'action, un immobilisme et donc une impossibilité de se divertir. Le seul et unique but des protagonistes est d'attendre que Godot arrive sans jamais avoir la certitude qu'il ne viendra. Même si là n'est pas le sujet de notre interrogation, certaines interprétations ont vu en Godot une figure de Dieu. [...]
[...] On est donc dans la manifestation la plus pure de la subjectivité. ?Semble-t-il, car finalement comme le dit Derrida dans la voix et le phénomène, « un sujet n'est possible que par un double mouvement : une auto-affection qui, en lui, produit le monde - et la répétition immédiate en l'autre du s'entendre-parler. »7 Comment dès lors le sujet Beckettien peut-il être véritablement un sujet dans la mesure où il ne peut y avoir d'autoaffection, (idée selon laquelle le sujet serait affecté par le monde des étants), puisqu'il n'y a pas ou pratiquement plus de monde ? [...]
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