Addiction, conflit interne, processus psychique, substance addictive, dépendance, honte, culpabilité, principe de plaisir, principe de réalité, Freud, psychanalyse, Malaise dans la civilisation, péché originel, sentiment d'obligation, esclavage, processus de deuil, haine de soi, Kübler-Ross, psychologie, relation au manque, automatisme de répétition, Au-delà du principe de plaisir, pulsion de mort, destruction du désir, Philip Pongy, Jacques Goldberg, Jacques Lacan, Janine Chasseguet-Smirgel, sujet addicté, Serge Cottet, Bela Grunberger, René Roussillon, développement de l'enfant, Pascal Quignard, pensée désirante, moi idéal, enveloppe leurrante, surmoi, Le Moi et le Ça, compulsion, inconscient, conscience morale, fonctions physiologiques, perversion
Cette étude porte sur les processus psychiques qui entrent en jeu dans l'addiction. Alors que la pulsion de destruction se retourne contre le sujet, la relation à la substance addictive est marquée par une forte dépendance qui rend son deuil particulièrement difficile. En outre, le principe de plaisir domine un principe de réalité que le sujet souhaite fuir. Nous nous sommes intéressés plus particulièrement aux affects de la honte et de la culpabilité qui sont prégnants dans cette pathologie. La peur de se voir « être vu » et la voix du Surmoi sont source d'une angoisse que le sujet préfèrerait oublier.
[...] En effet, la proximité de l'alcool dans le bar et de son contexte de consommation habituel est source de pulsions trop importantes. Le sevrage est alors aussi un renoncement à son activité de travail, ce qui rend la démarche plus difficile pour cet acharné du travail. Il présente alors des symptômes dépressifs comme l'apathie, une absence de volonté quant aux activités quotidiennes. Klein (1968) compare le processus relatif au deuil à celui des mécanismes de défense mis en place par le bébé lors du sevrage en raison de la douleur que lui cause la perte du sein de la mère. [...]
[...] « On n'oublie jamais sa première fois », dit un autre dicton. Il est éminemment bien plus facile de se souvenir de sa première cigarette que de sa dernière, et pour cause. Car, si on peut aisément la situer, narrer cette première fois, dire combien on a eu la tête qui tourne, combien on a toussé, la dernière peut être représentée par un certain nombre de cigarettes qui aurait pu l'être, mais qui ont échoué. Il peut y avoir beaucoup de : « c'est la dernière après j'arrête ». [...]
[...] Jean a 57 ans, il est alcoolique. Il dirige une auberge, ce qui, il convient de le souligner, le soumet à une constante tentation face à l'alcool. L'alcool donne un sentiment de toute-puissance dont il est difficile de se passer, surtout lorsque le sujet en question admet se plaire à enfreindre les règles. Pourtant, son discours est empreint de cette difficulté à être jugé par l'autre, et en particulier sa famille. Il narre que lorsqu'il a commencé à boire régulièrement, tout d'abord il le minimisait, il ne voulait pas en parler, car il avait honte. [...]
[...] Paris, Bayard PEDINIELLI Jean-Louis et BONNET Agnès, « Apport de la psychanalyse à la question de l'Addiction », Psychotropes 2008/3 (Vol. pp. 41-54. PIRLOT Gérard, Psychanalyse des addictions, Paris, Armand Colin PONGY Philip, Les complexes de culpabilité, Montpellier, Sauramps Médical QUIGNARD Pascal, Le sexe et l'effroi, Paris, Gallimard ROUSSILLON René, Paradoxes et situations limites de la psychanalyse, Paris, PUF « Quadrige » SAINT AUGUSTIN, Les confessions, Paris, Garnier Frères SARTRE Jean-Paul, L'être et le néant (1943), Paris, Gallimard, coll. « Tel » VALLEUR Marc et BUCHER Christian, Le jeu pathologique, Paris, PUF WINNICOTT Donald W., Agressivité, culpabilité et réparation, Paris, Payot WINICOTT Donald W., Le développement affectif primaire, [1945], Paris, Payot, 1971. [...]
[...] Il écrit : « L'objet d'addiction apparaît donc paradoxalement comme objet de survie, comme la mère qui, dans la première année de vie, permet intégration et cohérence du psychisme à partir d'un "état primaire non intégré (Winnicott, 1945) de la psyché primitive". Puis l'auteur énonce que c'est à l'adolescence que commence généralement l'addition. Le sujet cherche alors à nourrir narcissiquement un Moi inconfiant dans l'instabilité. L'acte est ce que nomme Blos (1967) un langage d'action qui sécurise de façon motrice face à un danger pulsionnel interne irreprésentable et porteur de destructivité. [...]
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