De la certitude à l'incertitude : de la fixité à la différence humaine

Résumé du document

Lucrèce est un poète philosophe latin fortement influencé par la pensée d'Épicure. Il introduit la pensée d'Épicure à Rome avec sa grande œuvre le De rerum natura. Dans son ouvrage, Lucrèce expose la pensée épicurienne. Elle affirme que le but suprême de l'existence est d'atteindre le bonheur. C'est donc en cela un eudémonisme. C'est ensuite un hédonisme parce qu'elle identifie le bonheur au plaisir. Cependant le plaisir, Lucrèce le définit en terme de négativité – non pas en termes négatifs – par opposition au plaisir plus affirmatif. Le plaisir chez Lucrèce est une absence. Pour l'hédonisme, tout plaisir est bon car il me permet d'accéder au bonheur, mais le plaisir dont parle Lucrèce est négation et constitue une privation. Tous les plaisirs ne sont donc pas à chercher. Ce qu'Épicure entend – et que Lucrèce entend également – par la recherche du bonheur, c'est la recherche d'un état corporel et mental sans trouble : l'ataraxie. Cet état ne peut être atteint que lorsqu'on est libéré de toutes les craintes qui nous empêchent de vivre.

Extraits

[...] L'homme après avoir étudié le matérialisme atomiste, saura que la crainte de la mort est la cause de sa maladie et qu'en néantisant la mort, il pourra remplir sa vie. À terme, le matérialisme atomiste apporte la fin de la haine de soi. Autrement dit, la possibilité pour l'homme de s'aimer et d'aimer les autres et le monde. La nature atomiste des choses montre déjà cet amour le fameux clinamen, modèle de la rencontre amoureuse et aléatoire entre deux atomes, qui, en fait est une rencontre vénusienne des atomes pour constituer un corps. [...]

[...] Je regarde l'autre et le dégrade et je subis également une dégradation en objet venant de l'autre. C'est le principe de la relation entre des consciences animées propres à l'homme. La transcendance de l'homme est assimilable à une aliénation parce qu'elle le rend hors de lui 3. L'autre est indispensable pour que je me juge. Par conséquent, si mon rapport avec autrui est tordu, mon jugement sur moi sera pareil. La transcendance de l'homme est en cela aliénation car il se juge par rapport aux autres, plutôt que de se juger par rapport à lui-même. [...]

[...] Il peut également être solidaire de la situation dans laquelle il se trouve et s'enfermer dans un quiétisme. C'est-à-dire léguer sa responsabilité à autre chose qui lui est transcendant Dieu, l'autre, etc. et estimer ainsi que sa situation est inévitable puisque rien ne dépend de lui. L'homme dans le quiétisme laisse faire et n'agit donc plus. Or la philosophie existentialiste affirme que l'homme est évidemment libre. Ce qui empêche l'homme de léguer légitimement toute sa responsabilité à une transcendance ; l'homme face à lui-même se trouve alors pour l'existentialisme incapable de se réfugier dans une croyance. [...]

[...] En ce qui concerne la chose, son utilité a été établie avant sa confection pour une existence pleine d'être. On dit alors que son essence précède son existence, comme pour le coupe-papier dont l'utilité a été préalablement établie par l'artisan avant sa confection. Pour l'homme, affirmer qu'il y a un Dieu rend inévitable que Dieu ait le rôle de l'artisan cette fois-ci supérieur et donc qu'il ait pensé l'homme (en tant que concept) avant son existence. Si l'essence de l'homme précédait son existence, cela voudrait dire qu'il existe une nature humaine ; et la liberté de l'homme s'envolerait en même temps que l'homme devient déterminé. [...]

[...] L'en-soi inaccessible du garçon de café n'est pas d'être garçon de café. L'homme cherche à coïncider avec ce qu'il n'est pas. C'est donc chercher à être ce qu'il n'est pas que de chercher à être garçon de café. i. Conclusion. L'homme est une existence parce qu'il est une conscience et c'est parce qu'il est une existence (subjective) que son existence précède son essence. C'est parce que son en-soi est néantisé par sa conscience, parce qu'il est sans cesse une intentionnalité du fait de sa double tension et parce qu'il est à la fois grand et misérable, qu'il est une béance. [...]