Voué à une gloire éternelle grâce à son Décaméron, chantre d'un
amour aussi bien courtois que charnel, grand ami des femmes, témoin enjoué
des évolutions profondes de son temps, dernier maillon après Dante et
Pétrarque du triumvirat poétique ayant donné à la langue italienne ses lettres
de noblesse, Boccace apparaît de prime abord comme un partisan du progrès,
un phare annonçant la lumière de l'Humanisme et de la Renaissance.
Cependant derrière cette façade en trompe-l'oeil, à l'ombre du Décaméron, c'est
un Boccace austère, misogyne, rempli de doutes et sans illusions qui surgit.
Ce mémoire a donc pour objet d'étudier Boccace dans toutes ses
contradictions, de l'homme moderne regardant devant lui au retour en arrière
de quelqu'un qui ne s'est pas totalement détaché du Moyen Age.
[...] Ruinés, condamnés au bannissement honteux, les Strozzi et autres grandes familles hostiles ne comptaient plus. Après Côme, ce fut Pierre le Goûteux puis Laurent le Magnifique, marié à Clara Orsini. L'assassinat de son frère Julien, et la conjuration des Pazzi en 1478 ne mirent nullement les Médicis en danger. Ils défiaient le pape, ne tenant aucun compte de l'interdit lancé par Sixte IV contre Florence, et firent la paix la tête haute grâce à l'appui de Louis XI. En novembre 1494, Pierre, fils de Laurent, incapable de résister à la colère de la rue entretenue par les prêches de Savonarole, quitta la ville tandis que les pillards envahissaient son palais. [...]
[...] Son vrai nom est Galeso mais tout le monde y compris sa famille l'appelle Cimone, ce qui signifie «grosse brute». Panfilo est rappelé par son père quasi mourant à Florence et laisse Fiammetta à Naples, lui promettant de revenir dès qu'il pourra, ce qu'il ne fera jamais Inspiré des histoires de Floire et Blanchefleur, cycle célèbre dans la littérature courtoise 4 Inspiré du Roman de Troie de Benoît de Saint-Maure Un homme élève son fils dans l'ignorance totale des femmes. [...]
[...] Affaiblies par ces discordes, les sociétés noires déposent à leur tour leur bilan : les Mozzi en 1301-1302, les Franzesi en 1307, les Pucci et Rimbertini en 1309, les Frescobaldi en 1312, les Scali en 1326. Une nouvelle génération de marchands émerge avec la chute du duc d'Athènes, dont les Bardi sont les principaux représentants. Plus prudente, celle-ci instaure entre ses membres un régime de solidarité financière qui n'empêche cependant pas la faillite en 1342 des compagnies dell'Antella, des Cocchi, des Uzzano, les déposants ayant procédé à des retraits massifs par crainte que Florence ne renonce à l'alliance guelfe. [...]
[...] Boccace et le Décaméron Admirateur et biographe de Dante, Giovanni Boccaccio, Boccace (13131375) s'affirme comme conteur et savant pré humaniste. Durant son séjour à Naples, il fréquente la cour et les milieux intellectuels locaux et compose des 89 œuvres d'inspiration encore courtoise. Rentré dans sa patrie en 1341, il change d'inspiration au contact de la culture municipale. Il écrit alors la Commedia delle Ninfe et le Ninfale fiesolano, l'Amorosa visione, poème allégorique et l'Elegia di madonna Fiammetta, qui doit sa nouveauté au fait qu'elle est l'autobiographie d'une jeune femme trahie par son amant. [...]
[...] Enfin, alors que Boccace avait à maintes reprises éprouvé le souci d'éduquer le grand public autant que de le distraire, de vulgariser la culture pour le commun des mortels notamment par l'usage du vulgaire, le Corbaccio marque un changement de cap : Boccace se fait plutôt le chantre d'une aristocratie du savoir, se réunissant en cercle restreint et se moquant de l'ignorance de la gent commune. Sa prédilection finale pour les œuvres savantes en latin au détriment du vulgaire peut participer du même processus. D'ailleurs si Boccace est bourgeois, il a en réalité toujours méprisé cette catégorie sociale, toujours à la recherche du profit. [...]
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