Monologue, Cid, Corneille, délibération
Lors d‘un monologue, un Homme parle seul : l‘acteur n‘étant pas fou, on est bien dans une situation artificielle, conventionnelle. « Le poète doit se souvenir que quand un acteur est seul sur le théâtre, il est présumé ne faire que s‘entretenir en lui-même, et ne parle qu‘afin que le spectateur sache de quoi il s‘entretient et à quoi il pense. Ainsi ce serait une faute insupportable si un autre acteur apprenait par là ses secrets » (Corneille)
[...] Si on ne peut pas, alors on est dans un cas de strict exercice des lois de la nature (ex : ce n'est pas une action qui fait tomber la pluie). Si un acte a été commis, on peut trouver un responsable. Le monologue sert donc à visualiser le schéma mental qui est à la base de l'action : par lui, on voit comment une volonté se manifeste, et comment un esprit rentre en action. Ainsi, ce monologue nous fait réfléchir sur la délibération, préliminaire obligé à l'action. [...]
[...] L'action succède-t-elle à la délibération ? Ne doit-on pas penser que les jeux étaient déjà faits depuis le départ ? La décision d'agir est précédée par une phase d'hésitation, il existe une phase d'impuissance avant le passage à l'acte. Par l'action, c'est un moi qui se construit : c'est à Moi et à Moi seul que l'on va pouvoir imputer les évènements qui suivent. Par l'action, on note une émergence du « je » qui laisse une marque sur le monde. [...]
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