Comprendre un sujet de dissertation, c'est percevoir son caractère paradoxal (para = contre, doxa = l'opinion commune), c'est identifier le ou les problèmes qu'il pose, ou encore, c'est le problématiser (...)
[...] Le travail de problématisation consiste à mettre en évidence ce paradoxe. Ce caractère paradoxal peut prendre des formes très diverses : - Le sujet peut être franchement provoquant (ex : Faut-il en finir avec la tolérance - Il peut avoir l'air d'une contradiction dans les termes, à la limite de l'absurdité (ex : Peut-on renoncer librement à sa liberté - Il peut mettre en rapport des concepts apparemment opposés (ex : Peut- il y a voir un art du laid - Il peut être tout simplement bizarre (ex : Pourquoi suis-je moi plutôt qu'un autre Quelque soit le cas de figure, face à un sujet de philosophie, vous devez identifier la tension interne dont il est porteur, et qui est tout simplement ce qui le rend intéressant. [...]
[...] Le plan de la dissertation s'en déduit alors. C'est pourquoi il est important d'identifier le paradoxe du sujet : tout se construit ensuite à partir de lui. L'introduction a pour tâche de l'exposer, ainsi que d'annoncer le plan qui a pour fonction de le résoudre. Cependant, la valeur d'une problématique repose sur le fait que le paradoxe exposé soit appuyé sur un travail d'analyse définitionnelle des notions. Face à un sujet de dissertation, on a parfois tendance à chercher à répondre directement à la question en faisant l'économie d'un travail d'explicitation du sens des notions mises en jeu. [...]
[...] D'ailleurs, c'est bien parce que la seule force du respect mutuel ne suffit pas qu'il faut des lois et une police pour réguler les rapports des hommes entre eux. Arrivé à ce point de l'argumentation, le sujet semble s'enfermer dans une impasse. Le but va être alors de parvenir à une définition plus unitaire, moins parcellaire éventuellement moins caricaturale que les définitions essayés dans les parties précédentes, non pas pour accomplir une prouesse logique, mais simplement pour parvenir à une réponse qui soit satisfaisante d'un point de vue intellectuel, c'est-à-dire qui n'ait pas l'air d'un parti pris arbitraire et qui puisse ainsi satisfaire n'importe quel lecteur. [...]
[...] Au terme de cette analyse, les concepts peuvent alors se voir affirmés : 1. Autrui est celui par qui j'accède à ma propre dignité en tant que personne morale Le respect est le sentiment qu'autrui fait naître en moi et par lequel j'accède à la saisie de la dignité humaine Je est un sujet qui ne se constitue comme personne que dans la rencontre avec autrui Il faut ne renvoie ni à une nécessité naturelle, ni à une contrainte sociale, ni à un calcul d'intérêt, mais à une obligation liée à la constitution de ma propre dignité. [...]
[...] - 3ème partie : tentative de réponse à la question posée à partir d'une définition qui se veut plus complète, plus compréhensive des notions du sujet. III - Exemple d'analyse conceptuelle et de construction argumentative à partir du sujet : Pourquoi faut-il respecter autrui ? Face à un tel sujet, on peut être tenté de répondre immédiatement qu'il faut respecter autrui, parce que ne pas le respecter, c'est mal moralement, et que s'il n'y a pas de respect, l'ordre social va être mis en danger. C'est sans doute vrai, mais cela laisse beaucoup de questions en suspens : que veut dire mal moralement ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture