- L'épreuve de philosophie au Baccalauréat consiste, pour toutes les sections, en un choix entre trois sujets : deux dissertations et un commentaire de texte. Ces deux types d'exercice ne sont pas si différents qu'on pourrait le penser : ils supposent l'un et l'autre un même travail d'analyse et de problématisation.
- Qu'attend-on du candidat dans chacun de ces exercices ? Qu'il ne déverse pas ce qu'il a appris par coeur sur telle notion ou tel auteur. Reproduire aveuglément le cours ou toute autre source conduit droit à la catastrophe. Un cours de philosophie ne doit être su que pour pouvoir être « oublié » avant l'examen. C'est à cette seule condition que l'esprit du candidat pourra être disponible et attentif au sujet, capable de le comprendre dans toute sa rigueur (...)
[...] Il ne suffit pas d'avoir compris le sens de la question posée pour avoir saisi sa dimension philosophique. Il reste à montrer que la question fait problème. Une question devient un problème quand on montre qu'il est possible d'y répondre contradictoirement. Problématiser revient à créer l'embarras de la réponse. Exemple (suite). Qu'y a-t-il d'extraordinaire dans la création de l'artiste? Des qualités objectives exceptionnelles telles que la ressemblance parfaite entre l'œuvre et le motif qui l'a inspirée? Une originalité qui en fait quelque chose de jamais vu, d'étonnant, de saisissant? [...]
[...] Le ressort du dépassement qu'une dissertation doit proposer pour sortir de la difficulté du problème est plutôt de l'ordre d'un déplacement, d'un contournement. Exemple (suite et fin). Faut-il s'enfermer dans l'alternative exposée : l'admirable, dans une œuvre d'art, tient-il aux propriétés objectives de l'œuvre elle-même ou bien à son impact subjectif sur le sujet qui la contemple? Est-ce l'art, ou bien plutôt le fait qu'il y ait de l'art et que l'homme en jouisse, qui est admirable? Chacune de ces réponses admet le présupposé du sujet : en art, on admire quelque chose. [...]
[...] Chacune des thèses en présence doit être énoncée clairement (une formulation claire réclame en général plusieurs reformulations ainsi que quelques mises au point sur le sens des termes utilisés, afin que tout risque de malentendu ou de flottement de sens soit par avance écarté), argumentée avec précision (les raisonnements utilisés peuvent être personnels ou empruntés à des auteurs), illustrée éventuellement par un exemple (ne pas abuser des exemples et surtout ne pas s'en servir pour démontrer : un exemple ne prouve rien, sa fonction est seulement d'exposer sous une forme concrète une idée générale déjà formulée). Il est conseillé de développer chacun de ces moments en différents paragraphes. [...]
[...] Il est donc naturel que ce soit ce travail d'analyse critique des mots de la langue que réclame pour l'essentiel l'épreuve de philosophie au Baccalauréat. Nous nous contenterons, dans la suite de ce préambule méthodologique, de donner au candidat quelques conseils généraux concernant la technique de dissertation. La dissertation 1. L'INTRODUCTION Sa fonction est double : elle doit reformuler et problématiser la question posée Reformuler Convertir la question en d'autres termes. L'introduction doit reformuler le sujet aussi rigoureusement que possible. [...]
[...] Elle permet enfin au correcteur de s'assurer d'avoir bien compris le propos du candidat LA MANIÈRE DE S'EXPRIMER ►Aucune thèse, pas même celle qui est pour finir soutenue, ne doit être affirmée catégoriquement comme une réponse vraie à la question posée. Le propos doit toujours être formulé de manière conditionnelle (si alors . Le ton péremptoire, les affirmations générales (De tout temps Dans nos sociétés . propos normatif (Il faut On doit . ) sont des naïvetés à bannir à tout prix. Une dissertation ne fait jamais que discuter les diverses manières de répondre à une question posée selon les différentes manières de la comprendre. [...]
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