Antiquité gréco-romaine, partisans du progrès, mutation culturelle fondamentale, La Fontaine, Racine, Bossuet, La Bruyère, Boileau, Perrault, Fontenelle
Cette querelle oppose les défenseurs de la supériorité des Anciens, les auteurs de l'Antiquité gréco-romaine, aux partisans du progrès qui prônent les mérites du présent supérieur au passé. Cette violente querelle s'exprime surtout sur le terrain littéraire dans le dernier quart du XVIIe siècle et jusque la fin du règne de Louis XIV. Elle n'est pas une simple dispute entre spécialistes, elle est l'expression d'une mutation culturelle fondamentale.
[...] Il est relancé au XIXe siècle par Baudelaire qui défend une définition ambivalente de la modernité : La modernité c'est le fugitif, le contingent dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable Il entre dans la création artistique une double dimension, intemporelle et circonstancielle ; en exprimant le présent fugace l'artiste rejoint la beauté dans ce qu'elle a de pérenne. Rimbaud quant à lui choisit la modernité avec son impératif catégorique célèbre : Il faut absolument être moderne Le clan des Modernes s'impose dans cette lutte. De plus en plus, à partir de la fin du XVIIe siècle, le passé est utilisé dans une perspective critique par une raison qui croit en ses capacités d'innovation et de progrès. Cette querelle préfigure le combat des Lumières. [...]
[...] Le XVIIe siècle : La querelle des Anciens et des Modernes Cette querelle oppose les défenseurs de la supériorité des Anciens, les auteurs de l'Antiquité gréco-romaine, aux partisans du progrès qui prônent les mérites du présent supérieur au passé. Cette violente querelle s'exprime surtout sur le terrain littéraire dans le dernier quart du XVIIe siècle et jusque la fin du règne de Louis XTV. Elle n'est pas une simple dispute entre spécialistes, elle est l'expression d'une mutation culturelle fondamentale. Une première querelle Le camp des partisans des Anciens Il est animé par les écrivains classiques, plus particulièrement La Fontaine, Racine, Bossuet, et surtout La Bruyère et Boileau. [...]
[...] En 1687, Perrault publie Siècle de Louis le Grand dans lequel il montre, avec un grand sens de la stratégie politique, que le siècle de Louis est supérieur au siècle d'Auguste Puis, jusque 1700, il accumule les volumes, d'abord sous le titre Parallèles des Anciens et des Modernes, ensuite Hommes illustres qui ont paru en France durant ce siècle, deux titres polémiques qui font l'apologie de la modernité. Fontenelle, en 1687, publie sa Digression sur les Anciens et les Modernes. Il y affirme que si la nature humaine est permanente, le présent est aussi respectable que le passé ; de plus, si la nature est constante, la connaissance de cette nature progresse ; par conséquent, l'histoire des hommes est celle d'un progrès, et non la répétition servile de modèles figés dans des renaissances qui se répètent sans jamais se renouveler. [...]
[...] En 1714, Antoine Houdar de la Motte publie son Iliade en vers français qui obtient également un grand succès en raison de la controverse que l'œuvre suscite ; en effet, l'ouvrage ose mettre le grand classique au goût du jour en en proposant une traduction d'une très grande liberté, parce que, explique-t-il dans son Discours sur Homère qui justifie son entreprise, Homère, traduit littéralement, est devenu illisible : la culture, notamment mythologique, de la Grèce antique n'est plus celle de la France de l'époque. Anne Dacier considère cette adaptation libre comme une sorte d'insulte provocatrice et réplique par un libelle Des causes de la corruption du goût, ce qui relance la querelle des Anciens et des Modernes. Une position de conciliation. [...]
[...] On ne peut souhaiter aux Modernes que d'être meilleurs que les Anciens ; mais les Anciens conserveront toujours la gloire d'avoir été des initiateurs. De plus, c'est en reconnaissant les erreurs des Anciens que les Modernes progressent, des Anciens qui par conséquent sont les moteurs du progrès des Modernes. Plutôt que de prêcher l'imitation ou la contestation du passé, il faut défendre une valeur esthétique essentielle : le naturel La portée de cette querelle. Lutte acerbe opposant deux clans dans la république des Lettres, la querelle des Anciens et des Modernes n'a pas qu'une portée littéraire. [...]
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