La querelle entre Voltaire et Rousseau traverse le Siècle des Lumières. Avant de prôner l'indifférence envers celui qu'il considère comme fou, Voltaire engage néanmoins une bonne partie de son temps à alimenter cette opposition frontale et sans pitié. À coup d'allusions littéraires, de lettres écrites sous un pseudonyme ou un prête-nom (lettre du marquis de Ximénès par exemple), les deux auteurs, personnages emblématiques des Lumières, vont s'affronter, critiquant tour à tour leur pensée, ou encore leur vie privée.
[...] L'histoire retiendra de ces deux figures des Lumières une opposition quasiment parfaite. Rousseau, présenté comme un martyre, exclu et précurseur du sensualisme qui se développe durant le XVIIIe siècle, et Voltaire, plus classique que les classiques, voulant épures les pièces de Corneille. Ces deux hommes résument à eux seuls deux conceptions littéraires qui se confrontent, mais aussi deux mondes, deux statuts sociaux qui semblent ne pas se mélanger. Quand Voltaire use d'ironie et met les rieurs de son côté, Rousseau prône les sentiments et les passions dominées, mais présentes. [...]
[...] En effet, tous deux sont déistes. Cependant, Voltaire est entièrement anticatholique (comme l'illustre la célèbre formule Écrasons l'Infâme c'est-à-dire la religion révélée), tandis que Rousseau laisse voir tout de même une certaine forme de religiosité. Se confrontant au niveau de leur pensée philosophique, religieuse, mais aussi artistique (que ce soit la défense de l'Opéra italien et la critique de l'Opéra français pour Rousseau, ou le style et la plume acerbe et ironique de Voltaire), l'acmé de la mésentente de ces deux hommes tient dans leur reconnaissance dans le monde littéraire et cultivé. [...]
[...] Voltaire et Rousseau : quand deux grands philosophes des Lumières s'opposent La querelle entre Voltaire et Rousseau traverse le Siècle des Lumières. Avant de prôner l'indifférence envers celui qu'il considère comme fou, Voltaire engage néanmoins une bonne partie de son temps à alimenter cette opposition frontale et sans pitié. À coup d'allusions littéraires, de lettres écrites sous un pseudonyme ou un prête-nom (lettre du marquis de Ximénès par exemple), les deux auteurs, personnages emblématiques des Lumières, vont s'affronter, critiquant tour à tour leur pensée, ou encore leur vie privée. [...]
[...] En effet, la condition sociale des deux hommes est le premier élément qui les oppose. Contrairement à Voltaire, riche bourgeois indépendant financièrement grâce à ses bons placements et sa fréquentation des gens de la Cour qui lui permettent d'avoir de nombreuses relations, Rousseau fait figure de marginal. Fils d'artisan honorable, certes, mais pas bourgeois, Rousseau inspire immédiatement un certain mépris à celui qui considère le peuple comme une vile canaille obscurantiste, fanatique, et de ce fait dangereuse. Mais leur opposition ne tient pas seulement à une différence de statut social : pour preuve en est l'absence de querelle entre Voltaire et Diderot, lui aussi fils d'artisan. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture