Pour Bourdieu, on appelle la violence symbolique «tout pouvoir qui parvient à imposer des significations et à les imposer comme légitimes en dissimulant les rapports de force qui sont au fondement de sa force».
La violence est une imposition, un pouvoir sur des destinataires. On dit qu'elle est symbolique car elle impose des significations, des rapports de sens. L'ensemble des règles, l'ensemble des normes qui nous sont imposées sans qu'on n'en ait conscience.
La violence symbolique serait-elle universelle ? Mais si elle l'est, est-elle si mauvaise au point que l'on doive essayer de s'en débarrasser, ou du moins de la minimiser ?
[...] Mais les femmes, même si quelques une continuent de se révolter, trouvent pour la plupart que cela est normal. La femme accepte et nourrit ainsi involontairement cette domination. Les femmes pourraient se libérer ponctuellement de cette violence symbolique en se révoltant, en exprimant leur mécontentement, et les hommes et chefs d'entreprises pourraient prendre des mesures afin de cesser cette vision androcentrique du monde. Mais on ne se libérerait de cette violence que ponctuellement. III/ La violence symbolique est puissante car perçue comme légitime La violence symbolique peut être nécessaire à toute démocratie. [...]
[...] Cette violence symbolique est exercée, entre autres, par l'institution scolaire. Ici intervient la violence symbolique, qui ne se voit pas dans les corps mais qui agit au niveau idéologique et parvient à imposer des représentations comme seules légitimes. Notamment, elle peut mener à l'exclusion des élèves qui ne maîtrisent pas la culture scolaire, c'est-à- dire à ceux qui sont issus de milieux populaires où le fossé est profond avec l'univers scolaire. Le pouvoir de violence symbolique permet de faire passer des différences sociales pour des attributs 'naturels' de la personne et suscite fréquemment des réactions violentes de la part des jeunes issus des milieux modestes : ils sentent qu'ils n'ont pas les mêmes chances de réussite scolaire que les autres ; ils ne peuvent s'expliquer et expliquer aux autres ce qui les rend violents. [...]
[...] La violence symbolique serait-elle universelle ? Mais si elle l'est, est- elle si mauvaise au point que l'on doive essayer de s'en débarrasser, ou du moins de la minimiser ? Dans un premier temps, nous montrerons que la violence symbolique concerne chacun d'entre nous, puis nous expliquerons comment nous pouvons nous libérer de cette violence, et enfin nous analyserons le fait que la violence symbolique peut néanmoins être légitime. La violence symbolique nous touche tous, elle est omniprésente La violence symbolique est sous-entendue. [...]
[...] Comme le dit René Char, La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil Aussi, la sociologie, en dévoilant des choses cachées, inconscientes, et peut ainsi contribuer à minimiser la violence symbolique qui s'exercent dans les rapports sociaux. La violence symbolique peut également être représentée par la domination homme-femme plus ou moins explicite. Depuis toujours nous avons une vision androcentrique du monde. Le genre masculin est la norme, le genre féminin se retrouve donc à l'opposé à cette norme Tout est créé pour que l'homme réussisse, les postes à responsabilités sont des postes à profil masculin et aucune place à la féminité n'est tolérée. [...]
[...] La violence symbolique consiste ici dans le formatage sous-entendu des élèves vers la section scientifique. Il y a de plus un racisme de la classe dominante, celle qui fait de la culture son capital. On est en classe préparatoire afin de reproduire les privilèges dont nos propres parents ont pu bénéficier, garantir un statut social. (marqués par les ambitions parentales plus ou moins avouées) La force symbolique de l'exclusion opère par un travail d'inculcation de la légitimité de la culture dominante. [...]
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