Philosophie mal
Dissertation philosophique entièrement rédigée sur le thème du mal
[...] qui de nous n'entendit jamais cette importune voix ? On parle par expérience ; et l'on voudrait étouffer ce sentiment tyrannique qui nous donne tant de tourment. Le remords est pour Rousseau une possibilité de conserver la bonté de Dieu tout en posant la possibilité d'une justice qui ne serait pas rendue par l'homme : ce n'est Dieu qui condamne le méchant aux tourments (car dans ce cas Dieu ferait aussi preuve de méchanceté) ni un tiers (car toute médiation pour Rousseau constitue une dégradation morale), c'est le méchant lui-même qui est son juge et son bourreau. [...]
[...] On se retrouve donc face à une aporie : subir une injustice est affreux ; oui, mais la commettre est pire ; oui, mais on peut dépasser sa douleur ; oui, mais on peut dépasser sa faute . On ne sort pas d'un tel cercle. Faut- il donc adopter le même cynisme que Thérèse dans Les Ames fortes et dire : Moi j'estime : du moment qu'on est chrétien, on a le droit de tout faire. Tu seras jugée. Alors, ne te prive pas ? [...]
[...] Le doute devient comme un poison que les dogmes religieux, en obligeant à croire et à se fier à leur autorité, injectent dans la sérénité d'une âme qui trouvait en elle-même les ressources de sa foi. Transition : La douleur de l'homme souffrant se joue ainsi sur trois niveaux : le niveau physique, le niveau psychologique, le niveau intellectuel ou philosophico-religieux. La présence du mal dans le monde et la violence des rapports sociaux banalisent cette souffrance. Pourtant, le tyran ou l'âme noire peuvent-ils échapper à la souffrance ? II. [...]
[...] Transition : Le portrait que faisait Socrate des tourments du méchant, pour persuader son interlocuteur qu'il valait mieux subir l'injustice que la commettre trouve, dans la lecture de nos trois œuvres, une résonance qui semble lui donner raison. Pourtant, si l'alternative aboutit dans les deux cas à la souffrance, ne trouve-t-elle pas une limite dans le portrait de héros qui dépassent le mal subi comme le mal commis. III. Le dépassement du mal comme aporie III.1 La sérénité douloureuse du juste Un dépassement du mal correspond à une sorte de transformation intérieure de soi malgré les épreuves qui sont infligées à l'homme, une transformation qui tient en une sorte de renversement des valeurs, invitant l'homme à placer sa souveraineté au-dessus de la douleur. [...]
[...] rétorque Thérèse, après une nuit passée pourtant à veiller un mort, à évoquer le meurtre de son mari, la mise à mort de ses bienfaiteurs, tout cela dans un (possible) mensonge généralisé. Cette fin n'est pas sans évoquer ce que dit la narratrice antagoniste de Thérèse après ses bagarres avec Firmin, dans lesquelles elle montre une forme de force surnaturelle : En particulier le sourire silencieux semblait éclairer la bataille comme un soleil. Le mal est ce dont s'abreuve Thérèse, ce en quoi elle trouve son plaisir. Le nihilisme constitue lui-aussi un dépassement des conséquences du mal moral. [...]
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