Philosophie mal
Dissertation philosophique, entièrement rédigée sur le thème du mal
[...] Les héros du bien sont les seuls à pouvoir véritablement prouver leur valeur III.1 L'héroïsme vertueux Face à cette faiblesse profonde que provoque le mal, le bien éclate au contraire comme puissance de la volonté. Le bien agit sur les esprits à la manière d'une aura : une émanation mystérieuse qui entoure le personnage et agit sur la sensibilité des êtres. C'est le cas d'un personnage comme madame Numance, qui selon la narratrice antagoniste de Thérèse dans Les Ames fortes avait toujours aimé donner. [...]
[...] Comme le souligne le pasteur de Châtillon qui met en garde les deux femmes, il ne peut sortir rien de bon de tant de bonté : un mal pour un bien, se dit Thérèse ; un bien pour un mal, montre Madame Numance. Assurer que le bien et le mal n'ont pas de différence intrinsèque et que c'est dans le dépassement des deux que l'on s'affirme dans une sphère autre que celle de la moralité revient donc à faire disparaître totalement la catégorie de bien, qui se trouve ici instrumentalisée pour permettre une affirmation de soi qui, sous les apparences de la générosité, se révèle prédatrice et maligne. [...]
[...] Dans la célèbre tirade de l'acte scène celui-ci est comparé à un pauvre acteur, qui se contente de débiter sur la scène de la vie un médiocre rôle, avant d'en être chassé : toute idée que la vie humaine a une quelconque valeur a totalement disparu. Transition : Les personnages désireux d'affirmer la valeur de leur être en passant par-dessus les catégories morales se retrouvent donc de fait, et pour leur malheur, dans le champ du mal qui nie l'existence du bien et la pertinence d'une différence entre bien et mal. [...]
[...] La marche à suivre de Thérèse se situe donc au-delà du bien et du mal, étant donné qu'elle a renvoyé dos à dos ces notions. I.3 Une stratégie machiavélique pour affirmer sa propre valeur De même, le héros capable de s'affirmer et de prouver qu'il a de la valeur semble précisément celui qui se montre capable d'utiliser tous les moyens à sa disposition, indépendamment de leur appartenance à l'un des pôles de la moralité. La fin justifie les moyens : pour réaliser son ambition, Macbeth accepte d'oublier temporairement ce qui est bien et ce qui est mal, de faire table rase des catégories morales pour mieux affirmer que c'est son propre désir d'affirmation de lui-même qui prime sur le reste. [...]
[...] ] Ce qui faisait la force de son âme c'est qu'elle avait, une fois pour toutes, trouvé une marche à suivre. C'est Giono qui souligne l'expression« marche à suivre qu'il met dans la bouche de la narratrice qui contredit la version des faits de Thérèse. Celle-ci insiste sur la part de mensonge qui peut habiter le récit de Thérèse, mais elle ne peut nier l'énergie dont fait preuve la jeune femme. L'idée de marche à suivre rejoint d'ailleurs l'idée de norme ou de valeur, dont elle peut apparaître dans certains cas comme un quasi synonyme, si l'on veut désigner par là non l'importance ou le mérite d'une personnalité, mais sa capacité de se diriger elle-même selon une norme qu'elle s'impose. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture