Pourquoi travaillons-nous, nécessité humaine, estime de soi, critique du travail, action libératrice du travail
Lorsque je travaille, je me retrouve face à un objet qui m'est étranger et qui par conséquent me résiste. Par mon travail, il faut que je dépasse les obstacles qu'il présente et que je me l'approprie, d'où la nécessité d'accepter de se laisser habiter par son travail. Au moment où la maîtrise se dérobe, le réel se fait connaître. Travailler c'est donc faire l'expérience du réel, mais aussi de l'échec ce qui rend nécessaire un processus d'endurance et d'obstination.
[...] Problème de la modernité actuelle qui conduit au consumérisme. Zoon politikon : animal politique Homme qui agit : action politique, engagement de soi dans la cité avec les autres III - TRAVAILLER POUR PARVENIR À L'ESTIME DE SOI Kant, Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique (1789) La nature a donné à l'homme de la raison, dotation par laquelle il est déterminé mais qui paradoxalement est indéterminée puisqu'elle lui confère des possibilités infinies. En effet, si la nature a donné aux animaux des outils à l'usage défini (griffes, crocs), l'homme de ses mains a le pouvoir de tout créer. [...]
[...] Or l'esclave, par son travail forcé a découvert qu'il n'était pas une chose de la nature mais cette capacité de prendre conscience des choses, qu'il y avait une extériorité en dehors de lui, un monde à connaître. Il sort de son solipsisme marqué par l'immédiateté à soi. Il expérimente donc au quotidien la différence avec la matière, avec le monde, avec les autres. Le maître est la figure de la jouissance. Sans travail, il ne connaît pas le processus qui amène à se construire comme une conscience de soi. [...]
[...] Mon travail est alors à mon image. En ce sens, une reconnaissance de moi même dans mon travail a lieu : mon travail est l'extériorisation de mon intériorité. Mais le travail s'accompagne également d'une reconnaissance de la part d'autrui. Si je me suis investie, si j'ai réalisé un effort, le besoin d'une confirmation se fait ressentir. A - Le travail comme preuve de mon humanité Marx, Le Capital (1867) résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur.” Si l'animal travaille instinctivement, guidé par le besoin, entretenant ainsi un rapport d'immédiateté avec la nature, l'homme, lui, se distingue par sa faculté d'interposer sa pensée entre lui et son travail. [...]
[...] Ce travail, extérieur à lui, n'est plus l'expression de son intériorité. Le travailleur n'est plus qu'un moyen de production dans un système déterminé par les lois du rendement. Réduit au rand d'animal, le travailleur est dépossédé de son humanité. Le comble de cette aliénation souligne Marx, est que l'ouvrier n'a pas non plus le moyen de s'humaniser en dehors du travail, son salaire ne lui permettant pas de reconstituer sa force de travail, et que là encore, dans cette satisfaction minimale des besoins, l'homme est abaissé au rang d'animal. [...]
[...] Le travail est constitutif de notre identité. D'une part, lorsque j'applique à mon travail mon intuition, mes méthodes, les ficelles de métier, des sensations naissent de l'expérience que je fais du travail et je développe de nouveaux registres de sensibilité. D'autre part, le travail joue un rôle fondamental pour l'identité psychologique car il va permettre la reconnaissance, de soi même mais surtout des autres en raison du besoin de chacun d'être confirmé. Le travail est perçu comme une souffrance, une souffrance qui vient de l'objet du travail lui même en raison de la résistance qu'il oppose. [...]
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