Valeur dominante des sociétés industrielles, le travail connaît une contestation croissante vers la fin du vingtième siècle tant dans sa nature que dans ses modalités. Dans le même temps, les loisirs, au début de ce siècle réservés à une élite, se démocratisent et deviennent le fondement d'un nouveau type de société qui est souvent qualifiée de civilisation des loisirs.
[...] L'absence de liberté due aux contraintes horaires, la déresponsabilisation du salarié dans le cycle de production des grandes unités industrielles, son caractère déshumanisant qui contraint l'ouvrier ou l'employé à répéter sans cesse les mêmes gestes font du lieu de travail un lieu de tension. Le travail est dès lors vécu comme une contrainte. Il faut s'en échapper. Les vacances, les loisirs en donnent l'occasion. A partir de la fin des années 60, la valorisation extrême du travail fait progressivement place à une valorisation des loisirs. Le rôle des médias, et plus particulièrement de la télévision, est essentiel. [...]
[...] Parallèlement, le travail devient de plus en plus intellectuel et abstrait, voire virtuel. S'interroger sur l'avenir du travail dans ce contexte oblige à explorer quelques pistes en essayant de saisir les potentialités qu'elles recèlent. La première explore l'avenir du travail à travers le prisme du statut du travailleur. Il restera encore probablement pour longtemps un travailleur essentiellement salarié. Cependant, sa situation juridique risque de se diversifier en fonction du niveau de formation. Pour certains analystes, la configuration des nouveaux statuts s'apparente à une suite de cercles concentriques. [...]
[...] Il caractérise la condition d'une personne affranchie des occupations et des soucis quotidiens. Il est le propre des citoyens qui ne sont pas dans l'obligation de travailler. Cette condition est opposée à celle des misérables, obligés de s'activer pour produire. Pour SOCRATE, le philosophe est celui qui a loisir celui de qui la parole est libre. Pour ARISTOTE, le loisir est la fin de toute action, l'activité la plus haute. Or, ce loisir (au singulier) de l'Antiquité devient les loisirs (au pluriel) dans les sociétés contemporaines. [...]
[...] En ce sens, le travail et les loisirs sont les deux faces d'une même logique mercantile. Pourtant il n'est pas possible de réduire ces deux notions à cette seule logique. II. En effet, le travail et les loisirs procèdent de deux logiques historiquement distinctes et constituent chacun un des pôles qui structurent aujourd'hui les sociétés occidentales Le travail et les loisirs, deux logiques historiquement distinctes Travailler signifie étymologiquement faire souffrir Les sociétés antiques considéraient le travail comme une activité dégradante, réservée aux esclaves. [...]
[...] Le travail est avec le capital un des facteurs de production. Il s'échange sur un marché sur le lequel la demande de travail, adressée par les entreprises, rencontre l'offre des individus disponibles pour travailler. En parallèle, ces sociétés ont défini le temps du non-travail d'abord comme celui de la reconstitution de la force de travail et, ensuite, comme un temps fort de la consommation. Or, une fois les besoins primaires satisfaits (nourriture, logement, habillement), la consommation se tourne vers les activités de loisirs. [...]
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