Qui dit travail, dit aussi législation et droit du travail, lequel suppose également une définition du temps de travail. Dans les sociétés occidentales, les grandes conquêtes ouvrières du 19ème et 20ème siècle ont consisté en l'octroi progressif d'un système de retraite, d'une diminution graduelle du temps de travail, de l'apparition et de la pérennisation des congés payés, inséparables d'une société de loisirs et de consommation.
Le travail est il donc une valeur morale ? Constitue t-il un progrès ? Rend-il libre ? (...)
[...] Le progrès par le travail Tout travail mérite salaire, ou du moins compensation et récompense. Ce serait oublier que cette récompense peut ne pas être pécuniaire : ce que recherche l'homme, au-delà du pouvoir, de l'argent ou du plaisir, c'est la reconnaissance. Le travail permet ainsi un progrès dans l'échelle sociale : l'éducation, l'instruction, qui délivrent des diplômes et permettent d'accéder à des emplois, ont toujours été considérés comme des ascenseurs dans la vie sociale. Travail et torture Certains accusent le système capitaliste d'estomper la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle, de créer des alcooliques du travail qui, à force de travailler et de gagner de l'argent, n'ont plus le tps de jouir de leur situation. [...]
[...] Le travail c'est la santé Le progrès dans le travail Assurément le travail permet de prendre conscience de la nécessité d'une certaine hygiène : il faut avoir la force de travailler, il faut faire attention à son corps, à sa santé pour pouvoir travailler. Ainsi le travail oblige à un souci de soi que la paresse et l'ennui font oublier. Le travail permet alors la mise en place d'un cercle vertueux : plus je travaille, plus je cherche à éviter la souffrance et dès lors, plus je travaille. Le fordisme ne repose pas sur un autre postulat : un ouvrier bien portant est plus rentable qu'un collaborateur épuisé. Le progrès technique contribue à la santé de ceux qui travaillent. [...]
[...] Le travail peut également constituer une véritable torture, les cas de harcèlement moral au travail abondent. Le travail rend libre On peut voir dans le travail un paradoxe de taille : comme d'autres valeurs sociales, il est fortement remis en question au nom de philosophies de libération de l'homme ; en même temps, toutes les énergies nationales et collectives sont tournées vers la lutte pour le plein emploi, la défense du droit au travail de chacun, la lutte contre le chômage. [...]
[...] Ainsi, par les revenus qu'il procure, le travail est un moyen essentiel d'accès à l'autonomie individuelle. Ce qui montre cette vertu libératrice du travail, c'est a contrario la situation de sans travail qui connaissent une perte d'identité sociale, une atteinte à leur dignité personnelle et une frustration qui restreignent d'autant leur liberté. L'équilibre entre travail et liberté Le travail n'est pas seulement un moyen d'exister pour les individus : il est aussi pour les nations une nécessité vitale. Significative est l'attitude des syndicats : les luttes et les revendications syndicales n'ont jamais porté sur la suppression du travail, mais sur l'amélioration des conditions de vie des travailleurs. [...]
[...] Rend-il libre ? On n'a rien sans rien Toute personne amenée à gagner son salut à la sueur de son front ne doit-elle à un certain moment s'interroger sur la mesure de ce qu'elle est prête à sacrifier au nom du travail : vie privée, argent, sérénité,etc ? Tout travail ne vise pas seulement l'avoir, comme l'exprime le dicton on n'a rien sans rien : il vise surtout le bien, c'est-à-dire le mieux vivre. Aristote, dans l'Ethique à Nicomaque, montre que le bonheur et la jouissance constituent la finalité de tt échange, et par conséquent de tt travail. [...]
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