Comme nous le voyons dans le titre, le sujet prend sens à partir de la capacité à dégager les différents sens de l'appartenance. On peut dégager deux sens principaux : l'appartenance comme propriété spécifique, et l'appartenance comme marque de la possession et de la dépendance.
Il faut être sensible au caractère radical de la question avec le terme "tout homme". De même, il faut bien voir si l'idée d'une culture ne relève pas d'une incompréhension de ce qu'est l'appartenance culturelle.
[...] Occasion de mettre à distance l'univocité suggérée par le une du sujet. L'appartenance est multiple et elle est travaillée par des rapports internes et externes. On peut être français , musulman, revendiquer une culture arabe ou kabyle et aussi européenne, être provincial, marseillais, de son quartier, mais aussi être un spécialiste de la langue de Shakespeare, etc. III La culture comme aptitude au dépassement La dimension de l'appartenance culturelle doit ressaisir que l'homme n'appartient pas à une culture comme un effet tiré de la cause, mais comme une aptitude au dépassement dans la culture. [...]
[...] On naturalise la culture. Le contact entre cultures étant pensé comme une perte d'identité, une perte de pureté. Discours aux effets pervers tout aussi redoutables. La culture, une invention permanente Toute culture est historiquement construite comme une série d'interactions sociales, les cultures sont de proche en proche interdépendantes et en continuité les unes avec les autres. L'appartenance n'est jamais monolithique. Cf Lévi Strauss dans anthropologie structurale : Une même collection d'individus, pourvu qu'elle soit objectivement donnée dans le temps et dans l'espace, relève simultanément de plusieurs systèmes de culture : universel, continental, national, provincial, local, etc et familial, professionnel, confessionnel, politique, etc. [...]
[...] Au sein de la même culture. La culture réduite au constitué Réduire la culture à un ordre du fait, appartenir à une culture supposerait donc un déterminisme social qui constituerait l'homme comme produit sans aucune possibilité d'une quelconque distanciation. Deux travers : -L'ethnocentrisme : Risque inhérent à toute société qui érige ses valeurs en absolu et qui consiste à dévaluer les autres cultures. ( Cf Lévi -Strauss ) : logique de la tribu. -Le culturalisme : Penser la différence comme factuelle. [...]
[...] La raison ne peut saisir l'humaine que dans la diversité de ses formes : elle produit elle-même une diversité qu'elle comprend en elle- même. Il n'y a rien qui existe par lui-même, identique à lui-même. Du coup, c'est la considération de la diversité indépassable qui nous oblige à soupçonner notre propre appartenance ; jugement sévère de Montaigne sur la conquête du Nouveau Monde. On pourrait s'arrêter là, mais on pourra aussi voir que l'appartenance culturelle ne constitue pas le tout de l'humaine et l'on fera alors appel à une transcendance verticale, capable d'assigner à la culture sa limite. [...]
[...] De ce point de vue, c'est bien tout homme qui appartient à une culture : Sens premier de l'appartenance. La culture, comme propre de l'homme est : un état des facultés humaines ( intelligence / instinct ) un système de fonctions et de pratiques sociales ( société / nature ) un processus historique ( histoire / nature ) Un homme sans culture est soit un mythe, une assertion idéologique ( Tarzan, les enfants sauvages . ) soit un concept opératoire au sein d'une théorie, sans aucune réalité historique, une hypothèse théorique de travail ( cf : le statut de l'homme à l'état de nature dans le DOI de Rousseau Une universalité exprimée dans la pluralité Si le fait culturel est universel, l'homme le réalise dans la pluralité de cultures. [...]
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