responsabilité, caractère empirique, ce que je suis, le soi, existence du sujet
Etre responsable de ce que je suis, c'est répondre de mon être, c'est-à-dire de mon caractère, de mes capacités, ou de ma conduite.
Il est pourtant facile, et tentant, pour peu que je me trouve dans une situation ou l'on me reproche précisément d'être ce que je suis, de faire valoir que ma responsabilité est en réalité bien limitée: ne suis-je pas d'abord le produit d'un certain milieu, d'une éducation, d'habitudes sociales, ou d'un point de vue complémentaire, ne suis-je pas influencé par mon inconscient?
[...] Ce n'est que si je me trouve mis en cause, pour une raison ou pour une autre, que j'affirme à la fois cette totalité complexe et son éventuel dynamisme comme étant bien moi: je suis comme je suis, c'est à prendre ou à laisser. Ce qui semble déjà sous- entendre que je n'ai pas envie de modifier ce que je suis, et que je refuse toute influence. Cette responsabilité implique une certaine maturité: D'un enfant encore jeune, on n'attend pas qu'il se sente de la sorte responsable de ce qu'il est: on sait trop bien qu'il dépend, tant physiquement que psychologiquement, de sa famille et des soins qu'elle lui apporte. [...]
[...] Suis-je responsable de ce que je suis? Etre responsable de ce que je suis, c'est répondre de mon être, c'est- à-dire de mon caractère, de mes capacités, ou de ma conduite. Il est pourtant facile, et tentant, pour peu que je me trouve dans une situation ou l'on me reproche précisément d'être ce que je suis, de faire valoir que ma responsabilité est en réalité bien limitée: ne suis-je pas d'abord le produit d'un certain milieu, d'une éducation, d'habitudes sociales, ou, d'un point de vue complémentaire, ne suis-je pas influencé par mon inconscient? [...]
[...] Cependant, ce que je suis n'a rien de définitif. Si je suis malhonnête, je peux choisir de me transformer et de devenir honnête: ce serait sans doute la meilleure façon d'affirmer ma responsabilité sur ce que je deviens. Mais, sans même envisager de telles conversions, ce que je suis doit être conçu comme résultant de ma volonté et de mes décisions: il est sans doute illusoire de nier les influences, mais il reste une différence entre les accepter passivement, ce qui risque de me transformer en objet déterminé, et les intérioriser en toute conscience. [...]
[...] Or la capacité législatrice relève précisément d'une liberté radicale qui, bien que non démontrable puisque métaphysique, peut au moins être devinée ou postulée comme raison d'être de l'autonomie de la volonté. Envisagé sous cet angle, ce que je suis est sans doute vu d'un point de vue moral, mais n'Est-ce pas précisément ce à quoi se demander si je suis responsable de ce que je suis invite? La responsabilité de ce que je suis peut être lourde: Dès lors que ce que je suis inclut ma prétention à être humain, son affirmation suppose ma liberté, et donc ma responsabilité. [...]
[...] D'autant moins que, pour répondre de ce que l'on est, il faut en prendre conscience, c'est-à-dire prendre du recul relativement à sa propre existence, pour être capable de la cerner, éventuellement de l'apprécier ou de la juger. La responsabilité ne peut se manifester que dans l'être ou s'affirme une pensée, et une pensée telle qu'elle s'affirme comme non soumise directement aux pensées ou aux actions des autres, comme jouissant d'une véritable indépendance dans son déroulement et ses décisions éventuelles. II- Cependant, ce que je suis ne résulte-t-il pas de nombreuses influences? [...]
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