Exposé de philosophie sur le stoïcisme.
Au 3e siècle av. J.-C., les cités grecques ont perdu leur indépendance; la vie civique recule; le monde se globalise. Dans ce contexte troublé, naît une philosophie pour temps de crise: l'école du portique (stoa). Le but n'est plus la recherche du meilleur régime par le citoyen, mais la quête du bonheur par l'individu, dans un monde qui ne dépend pas de lui. La pensée se replie sur l'existence individuelle, confrontée à la nécessité extérieure.
I. Le système de la philosophie et le système du monde
II. Logique et morale
[...] Manuel d'Épictète). Les premières sont le cours du monde, notre corps, les honneurs, les aléas de la fortune; les secondes, nos jugements, nos désirs, nos opinions, bref, le principe directeur de notre âme, notre liberté de juger. Or, le trouble de l'âme et l'inquiétude du cœur naissent de l'attachement de notre volonté aux premières, qui, nécessairement, nous déçoivent et nous font vivre dans l'inconstance. Se lier à ce qui ne dépend pas de nous revient à se rendre prisonnier de l'extériorité, à vivre hors de soi-même. [...]
[...] LE STOÏCISME Au 3e siècle av. J.-C., les cités grecques ont perdu leur indépendance; la vie civique recule; le monde se globalise. Dans ce contexte troublé, naît une philosophie pour temps de crise: l'école du portique (stoa). Le but n'est plus la recherche du meilleur régime par le citoyen, mais la quête du bonheur par l'individu, dans un monde qui ne dépend pas de lui. La pensée se replie sur l'existence individuelle, confrontée à la nécessité extérieure. Le stoïcisme connu une longue postérité: après le premier stoïcisme (de Zénon, Chrysippe et Cléanthe), le plus brillant fut le stoïcisme impérial (sous l'Empire romain), qui se consacra essentiellement à l'étude de la Morale (Sénèque, Épictète, Marc-Aurèle). [...]
[...] Dieu n'est donc pas autre que le monde, il devient monde. Mais si Dieu, comme énergie, est immortel, le monde, lui, est périssable: il retourne cycliquement au feu originel, lors d'une grande conflagration. Redevenant âme et feu, il se régénère avant de renaître, à l'identique. Le cours des choses, la marche de l'univers ne connaissent pas le hasard. Tout suit la stricte nécessité de l'enchaînement des causes. C'est le destin (eimarménè), terme stoïcien pour notre moderne déterminisme*. Nullement aveugle, ou vengeur, le destin est réglé par la providence divine, qui pourvoit à l'harmonie des êtres. [...]
[...] Logique et morale A. Représentation du monde et liberté de la volonté L'âme humaine est capable de représentation (phantasia): elle est modifiée par les choses extérieures qui impressionnent ses sens. Ce choc est la rencontre et l'interaction de deux «tensions», celle de la chose, celle de l'âme. Réponse à une stimulation extérieure, la représentation implique une certaine activité de l'âme. Si les deux tensions sont en harmonie, la représentation est «compréhensive» (vraie), en accord avec la chose, qu'elle nous livre telle qu'elle est en elle-même. [...]
[...] Non pas conformer le monde à soi, à ses désirs, entreprise vaine, mais se conformer à la nature. Le malheur de l'insensé vient de ce qu'il néglige de considérer sa subordination à l'ordre de l'univers. Partant, il le subit comme un malheur extérieur à lui-même; au lieu de coopérer à son accomplissement, et d'en être ainsi l'auteur avec Dieu, il se fait étranger au tout, et à lui-même, puisqu'il porte en lui une part du souffle divin. «Nolentem fata trahunt, ducunt volentem» (Sénèque): le destin entraîne celui qui le refuse, mais guide celui qui y consent. [...]
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