En tant que "philosophe", Socrate se fixe un but théorique : la sagesse, la connaissance, la vérité. Pour atteindre la vérité d'un concept, il veut trouver la définition appropriée, la définition de l'essence du concept, ou sa compréhension. Or, pour mener à bien cette entreprise, il applique une méthode systématique, qui comporte deux moments : le moment critique et le moment positif (...)
[...] C'est en ce sens que la philosophie de Socrate est dite apophatique c'est-à-dire qui procède par la négation des connaissances erronées. Si Socrate passe ainsi par la critique des préjugés pour accéder à la vérité, c'est comme pour opérer un nettoyage des fausses idées, avant de chercher à nouveau les vraies. Il s'agit de passer par un point zéro par un retour à l'ignorance comme feuille blanche pour établir la vérité sur un sol sain La formule socratique qui résume ce moment de la méthode est: tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien Postérité de la critique Ce procédé aura une importante postérité: les philosophes vont généraliser ce moment critique à l'ensemble des connaissances. [...]
[...] Les Sceptiques fondent une école du doute après Socrate. C'est le sens de leur nom: il s'agit d'être sceptique, de douter de toute vérité, de toute connaissance. Ils sont toujours prêts à remettre en cause ce qui est admis par tous. De même, Descartes, au XVIIè siècle, mécontent de l'état des sciences à son époque, va reprendre ce procédé de la table rase qui consiste dans le passage par un état de virginité des connaissances. Descartes gomme tout ce qu'il croit savoir, pour obtenir une feuille blanche, sur laquelle il entreprend de ne réécrire que des choses vraies. [...]
[...] Le deuxième n'est donc pas deux fois mais quatre fois plus grand que le premier. Vient le moment positif de la méthode au cours duquel le jeune garçon, guidé par les questions de Socrate, parvient à construire le carré deux fois plus grand que le premier, à partir de la diagonale de ce dernier.) Par une série de questions, Socrate parvient donc à faire résoudre au jeune garçon le problème de géométrie. Et celui-ci a bien reconnu la vérité. Il l'a admise comme telle, aussi certain que s'il l'avait seulement oubliée. [...]
[...] La recherche de la vérité semble alors tout à fait vaine: soit impossible, soit inutile. Pour répondre à cette objection forte, Socrate va faire appel à la théorie de la réminiscence: les idées vraies, les essences sont connues de façon innée et restent cachées dans un coin de la mémoire. Pour connaître, il faut donc se ressouvenir de ces Idées. Et Socrate va tout de suite prouver sa thèse en posant des questions de géométrie à un jeune garçon, et en lui faisant ainsi reconnaître une vérité mathématique qu'il ne connaissait pas. [...]
[...] La tout aussi célèbre formule socratique qui résume le procédé de la maïeutique et la théorie de la réminiscence est: Connais-toi toi-même. Ce qui ne veut pas seulement dire qu'il faille avoir conscience de son propre caractère, mais qui invite aussi à reconnaître en soi les germes de la vérité. L'exemple du Ménon, vérification de la réminiscence Dans le dialogue du Ménon, Socrate expose sa méthode en la vérifiant directement, par un exemple concret: il fait appel à un jeune garçon sans doute un esclave qui accompagne le personnage de Ménon, pour appliquer sa méthode sur un objet plus simple que la vertu (thème interrogé dans l'ensemble du dialogue), c'est à dire sur un problème de géométrie. [...]
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