Fiche pratique de philosophie sur la société pour les sections L, ES ou S.
[...] En langage plus simple, l'ouvrier rapportera au patron plus qu'il ne lui a coûté. Le bénéfice produit, c'est la plus-value (liée comme on voit, à l'origine, au fait que le travail est traité comme une chose). Cependant, le libéralisme absolu n'a plus guère de défenseurs. Tout le monde accorde que l'État doit, en fixant un salaire minimum, en limitant la durée du travail ou en imposant des congés pour les travailleurs, intervenir pour éviter les injustices et l'exploitation. [...]
[...] Le droit de propriété a pu ainsi être considéré comme l'origine de l'exploitation de l'homme par l'homme. Marx, dans son grand ouvrage Le Capital (1867-1894), prétend montrer le caractère inhumain du capitalisme et déduire scientifiquement la fin de ce régime destiné à périr de ses propres contradictions. Le capitalisme est inhumain parce que le travail ouvrier est considéré comme une marchandise, comme une chose, et payé à ce titre. Or, une chose vaut la quantité de travail qu'il faut pour la produire ; considéré comme chose, le travail ouvrier vaut exactement ce qu'il faut pour que l'ouvrier puisse reconstituer sa force de travail pour le lendemain. [...]
[...] Pour les libéraux, l'État doit laisser jouer, aussi bien pour les prix que pour les salaires, la loi naturelle de l'offre et de la demande. Le rôle de l'État se borne à protéger la propriété privée. Prolongement naturel de la personne, fruit légitime du travail, la propriété privée serait avant tout une garantie de prospérité pour tous les membres de la collectivité. Le propriétaire d'un champ, d'une usine, d'un commerce, est le premier intéressé à la bonne marche de son entreprise et d'autant plus que l'institution de l'héritage lui permettra de transmettre son bien à ses descendants. B. [...]
[...] Pour lui, le progrès des sciences et des techniques a rendu l'homme vicieux et méchant, en corrompant sa nature intime. On résume souvent la thèse de Rousseau en ces termes : l'homme est bon par nature, c'est la société qui l'a corrompu. Ne se fera-t-il pas le champion, dans l'Émile (1762), d'une pédagogie naturaliste qui fait confiance aux tendances spontanées de l'enfant et répond à ses besoins profonds, au lieu de le soumettre à des contraintes artificielles ? Si Rousseau est loin de prôner le retour à un état de nature à jamais révolu (et qui n'est d'ailleurs évoqué qu'à titre de conjecture dans le second Discours), il postule cependant l'innocence originelle de l'humanité, laquelle aurait été corrompue par l'avènement de la société, avec tout son cortège de maux : la propriété, la division du travail, la servitude, le despotisme, les inégalités sociales Tout est bien sortant des mains de l'Auteur des choses écrit Rousseau au début de l'Émile ; tout dégénère entre les mains de l'homme B. [...]
[...] Pour Freud en effet, l'homme n'est pas naturellement bon : L'homme n'est point cet être débonnaire, au coeur assoiffé d'amour, dont on dit qu'il se défend quand on l'attaque, mais un être, au contraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives une bonne somme d'agressivité écrit-il. Cette agressivité naturelle doit donc et devra sans relâche être réprimée par la société. II) La question sociale et le problème de la propriété A. Le libéralisme économique 181 La propriété privée des biens de consommation (habits, bijoux, automobiles et même villas de plaisance) est reconnue légitime dans toutes les sociétés. Ce qui fait problème, ce qui oppose les partisans du capitalisme libéral et ceux du socialisme, c'est la propriété des moyens de production. [...]
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