Dans notre société du paraitre et du jeunisme, l'apparence est devenue primordiale. On peut constater deux tendances paradoxales qui reflètent toutes les deux un mal être croissant grave. Les gens ne s'acceptent plus comme ils sont. Ils doivent obéir à des critères qui obéissent aux totalitarismes des médias dont ils sont les dupes. L'esprit critique a-t-il entièrement disparu, laissant place aux exigences et aux impératifs de cette société de consommation du vingt-et-unième siècle ? Plusieurs reportages critiques sont sortis ces dernières semaines, plusieurs articles ont été publiés dans de nombreux magazines, interpelant les lecteurs sur ces phénomènes. Il nous a semblé intéressant de les observer (...)
[...] Il faut retrouver une alimentation de bon sens, dans un contexte stable. Ni le dogmatisme, ni le terrorisme alimentaire avec ses flopées de régimes discutables ne sont nécessaires, tout comme il n'est pas nécessaire non plus de culpabiliser un enfant obèse qui a faim, de le marginaliser en en faisant un monstre ! S'il est indispensable de limiter la consommation de tabac et d'alcool, de réglementer la vitesse au volant, il n'est pas essentiel d'obéir aveuglement aux mécanismes pervers de la société de consommation et de renoncer à manger sainement. [...]
[...] Car, dans notre société, le physique tient trop souvent lieu de carte de visite. Pour réaliser ce miracle quotidien de la lutte contre le vieillissement, il faut des spécialistes et une chirurgie spécialisée : la chirurgie esthétique. Créée à l'origine pour réparer les horreurs de la Grande Guerre de 1914- 1918 et permettre aux défigurés mutilés par les obus de reprendre une vie normale (thème qui fait l'objet d'un roman récent de Marc Dugain, La Chambre des officiers), c'est aux Etats-Unis qu'elle a surtout connu ses premiers grands succès auprès des femmes. [...]
[...] Afin de limiter les dérives, la loi Kouchner du 04 mars 2002 prévoyait bien un ensemble de directives - accréditation des chirurgiens, habilitation des établissements, conditions techniques de fonctionnement dans le but de protéger les patientes. Toutefois, deux ans après le vote de la loi, ces décrets d'application ne sont toujours pas parus et les chirurgiens esthétiques continuent d'opérer dans le flou juridique. Au mépris du code de déontologie, plusieurs praticiens n'hésitent pas à faire de la publicité sur Internet. [...]
[...] Les supermarchés n'aident pas non plus à faire des choix pertinents. L'industrie agro- alimentaire et la publicité sont prêtes à tout pour vendre. Les messages se relaient en continu pour transmettre les messages les plus farfelus. Dans les mousses à les graisses sont remplacées par des amidons transformés ou par la dangereuse gélatine animale ! Les boissons au citro contiennent l'équivalent de dix carrés de sucre par litre ! Que faire ? Des lois surgissent dans tous les pays pour interdire les spots montrant des enfants se gavant devant la télévision. [...]
[...] Les patients, influencés par des encarts dans la presse ou les interventions sur les plateaux de télévision, ne frappent pas toujours à la bonne porte. Seul un bon chirurgien, dûment habilité et à l'écoute de ses clients, saura déceler les faux espoirs de celles qui pensent que de jolis seins feront revenir leur mari ou qu'un lifting résoudra leurs difficultés psychologiques. Les plaintes des patients dénonçant des ratages sont en augmentation et une association des ratées et des réussites de la chirurgie esthétique a été crée en 1994. [...]
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