Tentant de synthétiser la pensée d'Aristote et celle de saint Augustin, Thomas d'Aquin conçoit la sagesse comme une «prudence», c'est-à-dire une intelligence pratique éclairée par la foi. Son projet essentiel est de concilier raison et foi, philosophie et théologie.
L'époque de Thomas d'Aquin est celle de la création des universités à Paris, Oxford et Bologne. C'est la naissance de la «scolas-tique», procédé méthodique d'exposition et de discussion des idées, dont Thomas d'Aquin sera un des plus grands maîtres.
Fils du comte Landolphe, seigneur d'Aquino, en Italie près de Naples, Thomas naît en 1225 dans le château familial. A l'âge de cinq ans, il est confié à l'abbaye du Mont Cassin, où il est oblat jusqu'en 1239, année de la fermeture de l'abbaye. Il est alors envoyé à l'université de Naples, où il étudie la philosophie grecque et arabe. En 1243, il entre dans l'ordre des Frères Prêcheurs.
[...] A partir du XVIe siècle, le thomisme (la philosophie de saint Thomas) deviendra la doctrine officielle de l'Église catholique parce qu'elle propose d'introduire de la philosophie dans la théologie sans corrompre l'essence de cette dernière. C'est saint Thomas d'Aquin qui a su faire du christianisme un humanisme rationaliste et optimiste. Bien sûr, la pensée contemporaine condamne quelquefois cette prétention à faire de la doctrine de la création une affirmation philosophique fondamentale, mais le thomisme reste un courant important de la pensée chrétienne. [...]
[...] Commentaire de la Métaphysique (1266-1272) La Métaphysique ici commentée est celle d'Aristote. Thomas d'Aquin repense l'aristotélisme en y intégrant les doctrines de la Création, de l'immortalité personnelle et de la liberté, n affirme que le Dieu d'Aristote est le même que celui d'Abraham. Il explique que la doctrine de la création, impliquant la contingence du monde, n'est pas incompatible avec les positions d'Aristote (qui n'avait pas tranché la délicate question du commencement du monde dans le temps). Somme théologique (1266-1273) Cinq voies nous conduisent à l'affirmation de l'existence de Dieu. [...]
[...] Cet ouvrage représente la contribution de Thomas d'Aquin à la vie de l'université de Paris, dont il est l'un des professeurs. Somme contre les gentils (1258-1272) Thomas d'Aquin affronte, dans cette œuvre, les commentaires «païens» que les philosophes arabes ont donnés d'Aristote. La question est de savoir s'il existe un concept d'être commun à Dieu et à l'être créé. En effet, Dieu étant cause de tous les êtres, il est le premier être et l'Être au sens absolu. Dieu n'est pas seulement un être déterminé, cause d'une pluralité d'autres êtres, mais un Être absolu qui est la cause de tout ce qui est, sans être la cause de son propre être. [...]
[...] Il meurt au cours du voyage, le 7 mars 1274. Canonisé en 1323 par le pape Jean XXII, il est proclamé docteur de l'Église en 1567. L'essor de la philosophie Le XIIIe siècle amplifie la diffusion des œuvres d'Aristote ainsi que de celles des philosophes arabes et juifs (Avicenne, Averroês et Maïmonide). Ce mouvement engendre, à l'intérieur de la chrétienté médiévale, une importante crise politique, religieuse et intellectuelle. Sur le plan politique, des rois se heurtent à la puissance spirituelle des papes car le pouvoir temporel n'accepte plus la subordination au pouvoir spirituel. [...]
[...] Pour la théologie médiévale, c'est parce que le monde est contingent qu'il faut remonter jusqu'à Dieu pour en trouver la cause. Gentil : (Du latin décadent Gentiles, «païens», «étrangers»). Pour un chrétien du Moyen Age, le mot «gentils» désigne ceux qui ne sont pas chrétiens. Oblat : (Du latin oblatus, «offert»). Laïque qui s'intègre à une communauté religieuse sans prononcer de vœux. Somme : Ouvrage qui résume un ensemble de connaissances. Citation La sainteté de saint Thomas est la sainteté de l'intelligence. [...]
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