L'homme est en quête continuelle de la vérité et se tourne naturellement vers son semblable afin de la découvrir. Néanmoins, il se trouve confronté à l'incompréhension voire à l'hostilité de l'autre car celui-ci ne partage pas toujours le même idéal. Face à cette attitude, le premier mouvement serait de le condamner. Mais juger, n'est-ce pas nier ce qui constitue la réalité de l'autre, c'est-à-dire le fait qu'il puisse être différent ? Respecter l'autre, ce serait accepter cette différence. Toutefois, ce respect n'admet-il pas de limites ? Est en jeu ici notre rapport fondamental à l'autre et surtout notre propre relation à la vérité (...)
[...] L'autre doit nous respecter comme nous le respectons : c'est à cette seule condition qu'un débat constructif peut s'instituer. Il s'agit de refuser toute forme de violence qui serait négation de l'humanité de chacun. III/ Condamner, c'est respecter l'autre. S'interdire de juger ne peut être une attitude radicale. Tout débat constructif est contradictoire c'est à dire qu'il admet la possibilité d'opposer des idées. Il nous est ainsi permis de convaincre l'autre qu'il est dans l'erreur et inversement chacun doit s'efforcer de persuader l'autre qu'il est dans son bon droit. Respecter l'autre, c'est aussi se respecter soi-même. [...]
[...] S'interdire de juger, ce serait résister à ce premier mouvement naturel. Notre première opinion peut être fausse et dans le doute, ne faut-il pas s'abstenir? Il est dans notre pouvoir de suspendre son jugement (Descartes). Nous ne pouvons raisonnablement ni affirmer ni nier une proposition avant d'avoir analysé les arguments susceptibles de confirmer ou d'infirmer cette proposition. Respecter autrui, ce serait alors lui permettre de se défendre, c'est à dire lui permettre d'affirmer ses propres convictions, de s'expliquer en toute liberté. [...]
[...] Il s'agit d'une position morale déclarant qu'il nous est impossible de condamner autrui car il est notre semblable (morale de l'amour du prochain). Partant de l'idée que nous sommes tous capables du meilleur comme du pire, personne ne peut se considérer comme supérieur (être considéré comme parfait) à celui qui a commis une faute ("que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre"). En outre, ce respect ne souffre d'aucune exception. Cependant, ces deux positions extrêmes se fondent sur un manichéisme de principe: le monde serait absolument partagé entre le mal et le bien. [...]
[...] Ainsi, la relation à autrui est compatible à ce qui s'établit lors d'un procès dans un tribunal. L'accusation comme la défense peuvent avancer leurs arguments ou preuves respectives et le verdict fera l'objet d'une délibération. Le respect obéit donc à un idéal de justice et se trouve être la condition nécessaire à toute recherche de vérité. Certes, la confrontation peut aboutir à un conflit mais celui-ci doit obéir à des règles strictes. Aussi, de manière générale, le verdict ne doit pas condamner de manière absolue des personnes mais uniquement des actes ou des paroles répréhensibles. [...]
[...] Respecter autrui, est-ce s'interdire de le condamner? Introduction: L'homme est en quête continuelle de la vérité et se tourne naturellement vers son semblable afin de la découvrir. Néanmoins, il se trouve confronté à l'incompréhension voire à l'hostilité de l'autre car celui-ci ne partage pas toujours le même idéal. Face à cette attitude, le premier mouvement serait de le condamner. Mais juger, n'est-ce pas nier ce qui constitue la réalité de l'autre, c'est-à-dire le fait qu'il puisse être différent ? Respecter l'autre, ce serait accepter cette différence. [...]
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