Rousseau, Du contrat social, 1762, La religion, livre IV, La portée de l'oeuvre
«La religion de l'homme ». Rousseau désigne ainsi le christianisme, "non pas celui d'aujourd'hui, mais celui des Evangiles qui est tout à fait différent". Les premiers chrétiens adorent Dieu indépendamment de l'État, un Dieu qui demande de "rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu".
Une telle religion ne développe en aucune façon le sentiment civique, et même, elle s'avère plutôt asociale dans la mesure où elle cherche à détacher les hommes du monde terrestre en privilégiant celui de l'au-delà.
[...] Cette oeuvre considère l'homme comme un être social, au détriment de la dimension individuelle. La politique est pour une part une négociation perpétuelle entre les intérêts particuliers et l'intérêt général, et non fa négation des premiers au profit exclusif du second. L'identité nationale ne peut se substituer à l'identité individuelle. Toute la vie de Rousseau révèle d'ailleurs un tempérament plus individualiste qu'altruiste.le dogmatisme, qui révèle qu'il y a toujours une place pour une autre voix, ou une autre voie, ce qui constitue le fondement clé de la liberté, et par là des véritables Lumières. [...]
[...] Rousseau révèle ainsi ses convictions déistes et tente de trouver un équilibre entre la religion de la Cité antique et le respect des droits de l'homme, notamment la liberté de penser, de croire, et la tolérance. La portée de l'œuvre Un ouvrage irréaliste On voit mal comment les idées de Rousseau pourraient être mises en œuvre dans les grandes sociétés modernes constituées de dizaines voire de centaines de millions d'individus. Lui-même d'ailleurs pense que ses principes peuvent s'appliquer à une seule ville tout nu plus les cités ayant ensuite la possibilité de se confédérer. [...]
[...] mais conduisent également aux horreurs de la Terreur. Rousseau, profondément pacifiste, aurait détesté ces horreurs ; mais, à son corps défendant, il illustre cette conviction largement partagée aujourd'hui selon laquelle les sociétés parfaites sont les pires des sociétés, parce que, au nom de cette perfection, elles ne peuvent qu'interdire et combattre toute contestation. On lu contraindra à être libre», dit Rousseau du contestataire : l'histoire montre la barbarie qu'engendre un tel principe Toutefois, Rousseau fonde les grandes valeurs républicaines : le peuple souverain, la citoyenneté, l'intérêt général, ces principes demeurent des références essentielles. [...]
[...] En vénérant les dieux, les hommes rendent un culte au lien social qu'ils considèrent comme sacré. Une telle religion, qui crée et entretient le ferment social, ne peut qu'être louable. Mais les dieux qui sont adorés relèvent de la superstition, et il est impossible de défendre le principe d'une communauté fondée sur l'erreur voire le mensonge. religion bizarre Elle est encore dénommée la religion du prêtre ; la troisième religion refusée est le catholicisme, dont Rousseau a horreur, contrairement aux deux premières. [...]
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