Lorsque Bacon définit l'art comme « l'homme ajouté à la nature », il désigne encore ce qu'évoquent le latin ars et le grec technè, c'est-à-dire tout savoir-faire permettant de produire un objet, satisfaisant un besoin ou un autre. An partir du XVIème siècle, certains peintres et architectes commencèrent à revendiquer le nom « d'artiste » pour se distinguer des artisans, qui ne décident pas librement de leur production. L'artiste est alors celui qui s'adonne à l'un des beaux arts ou à toute sorte d'art destiné à manifester la beauté ou à transmettre une émotion : la musique, la danse, la sculpture, la peinture, la littérature, la poésie, l'architecture et aujourd'hui le cinéma ou la photographie. Toute œuvre d'art, toute représentation artistique est le produit des qualités et du talent d'un artiste. Peut-on considérer qu'une représentation artistique est mensongère, c'est-à-dire qu'elle dissimule ou modifie tout ou partie de la réalité ?
Pour répondre à ce problème, nous montrerons dans un premier temps que l'art ne se ramène jamais à une simple imitation de la nature ou de la réalité, et qu'une représentation artistique peut parfois tromper. Puis, nous expliquerons comment l'art dénonce pourtant souvent une réalité et véhicule un message sur notre monde.
[...] Le but de la représentation artistique est alors de manifester la beauté, de conférer l'attribut de beau à une chose qui ne le serait pas forcément dans la réalité, comme une coupe de fruit dans le cas d'une nature morte. Hegel l'a largement souligné : l'art ne se ramène jamais à une simple imitation de la nature. Si l'on considère les exemples des vases grecs ou des multiples crucifixions, on peut remarquer que les dieux grecs représentés sur les vases ne sont que le produit de l'imagination de leurs auteurs et que tous les artistes n'ont pas assisté à la crucifixion du Christ. [...]
[...] La représentation artistique n'est donc alors pas mensongère mais au contraire révélatrice de la réalité. Ainsi, au siècle, les régimes totalitaires comme le régime communiste de Staline ont interdit la recherche artistique et encouragé l'art académique. De nombreux artistes ont alors dû s'exiler, comme l'écrivain Alexandre Soljenitsyne. Cette censure montre bien, dans un Etat où la population était embrigadée et privée de libertés, que l'art est un véhicule d‘informations véritables sur la réalité et le monde, capable d'ouvrir les yeux d'une société. [...]
[...] Dans un autre registre, mais toujours à la recherche d'une représentation parfaite, idéalisée du monde, la littérature a vu naître de nombreuses utopies. Citons par exemple Utopie de Thomas Moore. L'art ne recherche donc pas le réalisme et propose souvent une vision du monde arrangée et embellie. Peut- on alors considérer que la représentation artistique est mensongère ? Dans un certain sens, oui car on ne peut nier qu'elle déforme la réalité puisqu'elle cherche souvent à l'améliorer. Mais son but n'est-il pas parfois de chercher à induire directement en erreur le spectateur ? [...]
[...] La représentation artistique est-elle mensongère ? Lorsque Bacon définit l'art comme l'homme ajouté à la nature il désigne encore ce qu'évoquent le latin ars et le grec technè, c'est-à-dire tout savoir-faire permettant de produire un objet, satisfaisant un besoin ou un autre. À partir du XVI° siècle, certains peintres et architectes commencèrent à revendiquer le nom d'artiste pour se distinguer des artisans, qui ne décident pas librement de leur production. L'artiste est alors celui qui s'adonne à l'un des beaux arts ou à toute sorte d'art destiné à manifester la beauté ou à transmettre une émotion : la musique, la danse, la sculpture, la peinture, la littérature, la poésie, l'architecture et aujourd'hui le cinéma ou la photographie. [...]
[...] Plus récemment, Erich Maria Remarque dénonce les atrocités de la Première Guerre mondiale dans son roman A l'ouest rien de nouveau. Ainsi, le but de la représentation artistique est de réveiller la société sur son propre comportement ou sur son organisation, afin qu'elle se mobilise pour se transformer positivement. Bien sûr, des courants artistiques tels le futurisme ont au contraire exalté des valeurs comme la guerre, mais dans le but tout de même de transformer le monde qu'ils considéraient comme imparfait. [...]
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